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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Frédéric Quiring
La Très Très Grande Classe
Sortie du film le 10 août 2022
Article mis en ligne le 12 août 2022

par Julien Brnl

Genre : Comédie

Durée : 100’

Acteurs : Melha Bedia, Audrey Fleurot, François Berléand, Vincent Lecuyer, Arié Elmaleh...

Synopsis :
Sofia est une jeune prof de français, martyrisée par ses élèves. Croyant enfin tenir la mutation de ses rêves, elle se lance dans des adieux explosifs et savoure sa revanche. Problème : sa mutation est gelée, elle est désormais en concurrence avec une professeure au CV irréprochable et ses élèves, plus remontés que jamais sont bien décidés à lui faire payer ses paroles. Mensonges à l’académie, coups bas à sa concurrente, campagne de séduction... Sofia est prête à tout pour obtenir son bon de sortie !

La critique de Julien

N’a pas la (très grande) classe qui veut ! Après les sexagénaires turbulents et déchaînés dans « Sales Gosses » (2017) et le harcèlement scolaire vengé par une mère révoltée (Audrey Lamy) dans sa précédente comédie intitulée « Ma Reum » (2018), le réalisateur, acteur et scénariste français s’attaque cette fois-ci au monde de l’enseignement, et plus précisément au milieu du collège, avec ses directeurs, ses élèves, ses professeurs, et une image bien dégradante à leur égard, au sein d’une comédie qui rigole toute seule...

Melha Bedia incarne ici Sofia, une professeur qui ne parvient pas à se faire respecter par ses élèves (ingrats), elle qui est de plus coincée dans une routine, sèche les cours (!) et espère décrocher sa mutation pour poursuivre sa carrière à Barcelone. L’obtenant, cette dernière crachera alors au visage de ses élèves tout le mal qu’elle pense d’eux, jusqu’à ce que l’un d’eux lui dise qu’elle le regrettera, ce qui sera évidemment le cas. En effet, un référé administratif gèlera sa mutation, étant donné qu’une institutrice pète-cul (Audrey Fleurot) d’une école catholique a également postulé pour ledit poste. Retour donc en classe pour Me Boudaoui, face à ses élèves irrespectueux, prêts à la manger toute crue. Avec l’aide de Mr Picard (François Berléand), cette dernière jouera la carte des coups bas pour empêcher cette femme de la nuire dans son objectif, tandis qu’elle improvisera - par pur intérêt - des cours d’alphabétisation et même une association contre l’illettrisme pour adultes, après ses cours, afin d’amadouer (et plus si affinités) un inspecteur peu futile (Arié Elmaleh). Bref, une succession de mensonges qui la conduiront, d’une part, dans des situations imprévues et bien embarrassantes et, ensuite, dans le mur, d’autant plus que sa concurrente ne se laissera pas faire. Sans oublier le pompon, à savoir un concours de poésie et un entretien d’embauche d’une de ses élèves adultes, lesquels vont réconcilier tout le monde...

Difficile de faire plus humiliant que cette soi-disant comédie, où stéréotypes et séquences portées à leur paroxysme se succèdent (une baston générale et violente entre élèves, une séquence finale dégoulinante, etc.). Melha Bedia incarne une professeur désespérée et désespérante, qui - on a l’impression - fait tout pour être lynchée par ses élèves, en plus d’être, comme par hasard, boulotte... Face à elle, Audrey Fleurot (bien meilleure dans la retenue) en fait des tonnes dans le rôle d’une femme qui infantilise tout le monde, elle qui est décrite par son adversaire comme « Céline Dion, Gandhi et l’Abbé Pierre réunis dans le même corps ». Sauf que cette dernière va se révéler n’être pourtant qu’une vilaine sorcière à talons, bourrée de gimmicks ridicules, tels un rire absurde et sa tendance à faire des « bisous qui volent ». Et ce sont les hommes qui portent ici le chapeau, dont des rôles insipides, au regard de celui de Vincent Lecuyer, au directeur d’école rabaissant, et peu confiant envers son personnel.

Alors certes, l’univers cinématographique de Frédéric Quiring se veut cartoonesque, et baigné du cinéma de Jerry Lewis, mais cela ne lui pardonne pas ce qu’il en fait, à savoir ici une comédie indisciplinée, aux dialogues pas très fins, et au travers de laquelle son metteur en scène espère permettre à une professeur de retrouver la foi en sa vocation, et aux élèves de se réconcilier avec l’éducation. On doute en tout cas que « La Très Très Grande Classe » éveille de nouvelles vocations, lui qui se veut d’autant plus prévisible, mécanique et poussif. Bref, un film recalé, et même à fuir !



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