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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Jennifer Lee et Chris Buck
La Reine des Neiges 2 / Frozen 2
Sortie du film le 20 novembre 2019
Article mis en ligne le 26 novembre 2019

par Julien Brnl

Signe(s) particulier(s) :

  • suite de « La Reine des Neiges » (2013), librement inspiré du conte homonyme de Hans Christian Andersen publié en 1844 ;
  • Chris Buck et Jennifer Lee sont de retour à la réalisation du film, tout comme le producteur Peter Del Vecho, les auteurs Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez, ainsi que le compositeur Christophe Beck, ou encore les doubleurs, dont Idina Menzel.

Résumé : Pourquoi Elsa est-elle née avec des pouvoirs magiques ? La jeune fille rêve de l’apprendre, mais la réponse met son royaume en danger. Avec l’aide d’Anna, Kristoff, Olaf et Sven, Elsa entreprend un voyage aussi périlleux qu’extraordinaire. Dans La Reine des neiges, Elsa craignait que ses pouvoirs ne menacent le monde. Dans La Reine des neiges 2, elle espère qu’ils seront assez puissants pour le sauver…

La critique de Julien

Il y a six ans, le monde entier était frappé de plein fouet par le raz-de-marée gelé « La Reine des Neiges ». Il y avait tout d’abord le film, où l’on suivait l’histoire d’Anna, une princesse intrépide qui entreprenait un voyage aux côtés de Kristoff (un marchand de glace) et son fidèle renne Sven, sans oublier Olaf (un bonhomme de neige sensible et naïf créé par Elsa et Anna dans leur enfance, et rêvant de vivre l’été), cela afin de retrouver sa sœur, la princesse Elsa, dont les pouvoirs glacés avaient condamné, par inadvertance, le royaume d’Arendelle dans un éternel hiver.

Devenu le plus grand succès de tous les temps pour un film d’animation au box-office mondial (1 274 milliards) avant d’être dépassé cette année-ci par le remake du « Roi Lion » (de Jon Favreau), ce film d’animation nous a ensuite accompagné de longues semaines (voire années) avec sa chanson phare « Let It Go » (interprétée par Idina Menzel, et en français « Libérée, délivrée » interprétée par Anaïs Delva), devenue un véritable phénomène planétaire. Nos oreilles, elles, ont bien saigné. Oscar du Meilleur film d’animation et de la Meilleure chanson originale pour « Let It Go », « Frozen » (en version originale) connaît aujourd’hui une suite, après un court métrage intitulé « Joyeuses Fêtes avec Olaf », et diffusé en première partie du sublime film d’animation Disney/Pixar « Coco » (2017).

On prend les mêmes, et on recommence. Après un flash-back nécessaire pour installer les éléments clefs de cette nouvelle aventure raconté par le roi Agnarr d’Arendelle à ses deux petites filles, Elsa et Anna, avant qu’elles n’aillent dormir, nous voilà trois années après le sacre d’Elsa, laquelle célèbre alors l’automne dans le royaume d’Arendelle avec Anna, Olaf, Kristoff et Sven. Mais une mystérieuse voix se manifestera à elle, qui la suivra et réveillera involontairement les esprits fondamentaux de la Forêt Enchantée, lesquels menaceront le royaume et tous ses habitants, obligés de l’évacuer. Le Roi des Trolls, Grand Pabbie, comprendra que pour redresser la situation, il faudra qu’Anna et Elsa entreprennent un grand voyage aux confins du royaume, afin de découvrir l’origine des pouvoirs magiques d’Elsa, et comprendre ainsi le passé, et dès lors réparer ses erreurs, afin de rétablir la paix dans les terres d’Arendelle...

Disons d’emblée que ce film est supérieur à son modèle. Certes, nous n’aurons pas droit ici à un « Libérée, Délivrée » 2.0 (et tant mieux), mais nous voilà face à une suite qui a de l’idée dans la tête, et qui ne pas tombe pas dans le piège facile. « Le passé est passé » chantait Elsa dans « Libérée, Délivrée ». Pourtant, ici, elle devra maintenant libérer les siens de leur passé commun. Plus mature et plus profond, « La Reine des Neiges » a ainsi l’intelligence de regarder dans le rétroviseur et l’origine de ses personnages plutôt que d’accoucher d’une intrigue motivée par un quelconque antagoniste, ou d’une quête forcée. Passé et présent sont finalement étroitement liés, et Elsa, sa sœur et leurs amis, l’apprendront à leurs dépens.

Des lieux magiques de la Forêt Enchantée et à ceux d’Ahtohallan, les décors chatoyants et couleurs d’automne (symboles de changement) rencontrés au cours de ce nouveau périple foisonnent à l’écran. Visuellement, « La Reine des Neiges 2 » étonne par la beauté de ses images, et la qualité de son animation. Plusieurs séquences sont ainsi tout simplement sublimes, et impressionnent. On repense par exemple à celle où Elsa chevauche Nokk, l’esprit de l’eau, sur une mer qui n’est jamais apparue aussi réaliste en animation qu’ici. Et puis, il n’y a pas une seule chute de rythme dans ce récit inspiré par le passé (plusieurs clins d’œil au premier film ponctuent aussi cette suite), au travers duquel chacun des personnages principaux à droit à sa partition vocale, dont le texte décrit les enjeux propres à chacun d’eux.

Elsa (doublée cette fois-ci par Charlotte Hervieux) chantonne ici non pas une, mais deux chansons (« Dans un autre monde » et « Je te cherche »), tandis qu’Olaf, Kristoff et Anna ne sont pas en reste, et existent bel et bien face à tornade Elsa. « Quand je serai plus grand » (Olaf), « J’ai perdu le nord » (Kristoff), « Tout Réparer » (Anna) ou encore la chanson chorale « Point d’avenir sans nous », la bande originale du film (signée par la même équipe que celle du premier épisode) est une réussite savoureuse. On salue aussi la mise en scène de toutes ces chansons, en particulier celle où Kristoff se la joue boys-band avec un troupeau de rennes, pour un moment plein d’auto-dérision, et d’humour ! D’ailleurs, ce film n’en manque pas - merci Olaf, qui fait notamment ici le show ! Et puis, on espérait quand même entendre un petit bout du célèbre tube que nous avons déjà tous fredonné : « Libérée, délivrée ». Et ce sera le cas, aussi malicieux et bref soit-il.

Évidemment, tout est toujours aussi gentil et cantonné aux films de princesses et à leur univers féerique, mais il faut bien avouer que l’intrigue et l’emballage ont leur charme, pour un ensemble très efficace, et grandi. Ainsi, si l’on ne gardera pas un souvenir impérissable des émotions ressenties (toujours les mêmes thèmes), on se laisse facilement embarquer dans cette aventure, en compagnie de personnages aussi attachants que désormais familiers. Y’a pas à dire, mais ils sont quand même (très) forts chez Disney !

Sans parvenir à rivaliser avec Pixar et le meilleur du catalogue de la maison aux grandes oreilles, « La Reine des Neiges 2 » n’a rien à envier à son prédécesseur.



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