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Les critiques de Julien Brnl
Justice League Movie
Réalisateur : Zack Snyder
Article mis en ligne le 3 décembre 2017

par Julien Brnl

➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 08 novembre 2017

Signe(s) particulier(s) :

  • troisième long métrage tiré de l’univers DC Comics réalisé par Zack Snyder, après « Man of Steel » (2013) et « Batman vs Superman : Dawn of Justice » (2016) ;
  • après le suicide de sa fille en mars 2017, Snyder a laissé sa place de réalisateur à Joss Whedon (« Avengers »), qui a dès lors dû superviser la post-production, le montage, et tourner et/ou modifier de nombreuses scènes (« reshoots ») pendant des semaines entières, ce qui a donné droit à Whedon d’être accrédité au scénario du film, au même titre que Chris Terrio (« Argo ») ;
  • la Paramount a refusé à la Warner qu’Henry Cavill (« Superman ») se rase sa moustache, alors nécessaire à son personnage dans le dernier « Mission : Impossible 6 » (en tournage au même moment), ce qui a contraint la Warner d’effacer ladite moustache en post-production !

Résumé : Après avoir retrouvé foi en l’humanité, Bruce Wayne, inspiré par l’altruisme de Superman, sollicite l’aide de sa nouvelle alliée, Diana Prince, pour affronter un ennemi plus redoutable que jamais. Ensemble, Batman et Wonder Woman ne tardent pas à recruter une équipe de méta-humains pour faire face à cette menace inédite. Pourtant, malgré la force que représente cette ligue de héros sans précédent – Batman, Wonder Woman, Aquaman, Cyborg et Flash –, il est peut-être déjà trop tard pour sauver la planète d’une attaque apocalyptique…

La critique :

À l’instar de leurs homologues « Avengers » de Disney-Marvel, la « Ligue des Justiciers » de la Warner-DC Comics débarque dans nos salles pour les concurrencer, et voir ainsi s’unir Batman, Wonder Woman, et leurs nouveaux petits amis. Après la réussite de « Wonder Woman » en juin dernier, on pensait l’univers DC Comics enfin se relever de ses cendres après les déceptions de « Batman vs Superman : l’Aube de Justice » (2016) et de « Suicide Squad » (2016).

Malheureusement, si cette réunion de super-héros se regarde sans temps mort, mais sans réfléchir, on ne peut que constater l’incohérence de son ensemble, pour un film mort-né ayant souffert de sa création, assez perturbée, ne prédisant d’ailleurs rien de très rassurant à l’époque.

Batman (Ben Affleck) et Wonder Woman (Gal Gadot) se retrouvent ici pour recruter des super-héros afin de combattre Steppenwolf, un ancien ennemi des trois peuples de la Terre (les Amazones, les Atlantes et les humains), afin qu’il ne puisse retrouver les trois « boîtes-mères » (plutôt « Pierre d’Infinité » chez leurs compatriotes « Avengers »), détenues par chacun des peuples, et qui, réunies, lui donneraient le pouvoir de dévaster et contrôler le monde, à l’aide de mouches géantes appelées « para-démons »...

Alors que Batman avait retrouvé foi en l’humanité, et Wonder Woman en pleine possession de ses pouvoirs de déesse, force est de constater qu’ils semblent bien plus vulnérables que jamais. Tandis que des rumeurs vont bon-train quant au départ de Ben Affleck de l’univers DC Comics, sa prestation austère ne fait que l’appuyer. Quant à Gal Gadot (Wonder Woman), même si elle reste toujours aussi resplendissante et porte sur ses épaules la combativité féminine, son personnage reste en déca de ses capacités... Mais plus globalement, c’est tout d’abord le traitement réservé aux différents personnages qui frustre dans ce film. En effet, en plus d’une menace commune, c’est trois personnages qui sont ici introduits, à savoir Cybord, Flash et Aquaman. Et clairement, l’univers DC Comics affiche ses faiblesses, étant donné qu’il se précipite pour arriver à la hauteur de celui de Marvel, n’ayant pas eu le temps d’installer tous les personnages dont il est question dans ce film. Certes, cela le sera dans un futur (lointain), mais les choses sont ici faites à l’envers. On apprend notamment que « Cyborg » est devenu une moitié-machine après un accident, et qu’il est capable dès lors de manipuler sur les technologies, tandis que Flash (le petit rigolo de la bande) est doté d’une capacité de se déplacer à très grande vitesse, alors qu’Aquaman est le roi d’Atlantis, et peut soulever les eaux. Il faudra ainsi se contenter de cela pour le moment, le film laissant place ensuite en un combat archi-conventionnel contre un méchant de pacotille, réalisé en « motion capture » et images de synthèse sur les traits de l’acteur Ciarán Hinds, face auquel nos super-héros ne pourront pas grand chose, si ce n’est retarder sa mission. Heureusement, l’un des pionniers de l’univers DC Comics se voit ressusciter (sans surprise, la production ne l’ayant jamais caché) dans « Justice League », éliminant, en deux, trois mouvements, ce grotesque « Steppen... machin truc ».

Autant dire que cette réunion de super-héros méritait mieux comme prétexte pour se réunir, surtout qu’il n’est pas aidé par d’innombrables problèmes d’écriture, qui n’aident ni à l’authenticité de la menace, ni à la cohésion des péripéties vécues. Or, après tant de reshoots, on est en droit de se demander s’il faut remercier ou non Joss Whedon. Quoiqu’il en soit, « Justice League » ressemble bien moins en un jeu vidéo que « Batman vs Superman », déjà réalisé par Zack Synder. Ceci dit, visuellement, tout n’est pas à garder, puisque les effets spéciaux sont bien loin de faire l’unanimité, le film étant baigné de fonds verts, et donc d’effets numériques parfois réussis (principalement ceux en rapport avec Flash), mais globalement moches (décors, couleurs). Mais c’est finalement le montage et la succession brouillonne de scènes qui écœurent par manque de fluidité, tandis que le ton général du film ne sait pas vers quel pied danser, entre noirceur et comédie. Certes, l’aspect brouillon de « Justice League » reflète en grande partie ici sont parcours chaotique avant d’arriver en salle, mais cela n’excuse pas tout.

Alors que l’humanité est réduite à de la figuration (ce qui est quand même intriguant quand on sait que le but ici des super-héros est de la sauver), « Justice League » affiche un manque flagrant de nuance. L’univers déjà éprouvé de la Waner fait davantage ici pâle figure face au travail constructif de Disney-Marvel dans son genre.



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