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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Jake Kasdan
Jumanji : the Next Level
Sortie du film le 11 décembre 2019
Article mis en ligne le 15 décembre 2019

par Julien Brnl

Signe(s) particulier(s) :

  • suite du carton mondial « Jumanji : Bienvenue dans la Jungle » (2017), lequel était déjà la suite de « Jumaniji » (1995) de Joe Johnston, lui-même adapté du roman éponyme pour enfants de Chris Van Allsburg ;
  • le réalisateur Jake Kasdan est de retour pour ce « niveau suivant », tout comme l’ensemble de la distribution précédente, reprenant ainsi leurs rôles respectifs (ou plus ou moins !), aux côtés de nouveaux venus tels qu’Awkwafina, Danny Glover et Danny DeVito ;
  • un acteur apparu dans le premier film fait ici une apparition remarquée. Ayez donc l’œil !

Résumé : L’équipe est de retour mais le jeu a changé. Alors qu’ils retournent dans Jumanji pour secourir l’un des leurs, ils découvrent un monde totalement inattendu. Des déserts arides aux montagnes enneigées, les joueurs vont devoir braver des espaces inconnus et inexplorés, afin de sortir du jeu le plus dangereux du monde.

La critique de Julien

Après « Jumanji : Bienvenue dans la Jungle » et ses 963 millions de dollars de recette dans le monde au box-office, il y avait fort à parier quant à l’arrivée prochaine d’un nouvel épisode. Sorti il y a (seulement) deux ans, la suite directe de « Jumanji » (1995), basée sur le livre pour enfants du même nom (1981) de Chris Van Allsburg, n’était alors pas la purge attendue, parvenant même à moderniser le principe du jeu en question, devenu pour l’occasion un jeu vidéo, et à amuser grâce à ses acteurs qui n’avaient pas peur du ridicule, se retrouvant dans la peau d’avatars à des années lumières de leur physique réel. Mais loin du conte fantastique, ludique et aventurier qu’était « Jumanji », « Bienvenue dans la Jungle » se galvaudait dans une aventure particulièrement laide, formatée, sans identité, et bien trop carrée dans son genre pour perdurer au-delà de son générique de fin. « The Next Level » reprend donc le flambeau, tandis que l’intrigue se situe un an après les événements précédents.

Spencer et Martha (qui se sont séparés depuis), ainsi que Bethany et Fridge, lesquels se sont perdus de vue, ont alors prévu de se retrouver à Brantford. Cependant, Spencer, qui a volontairement récupéré les morceaux cassés du jeu « Jumanji » (brisé avec une boule de bowling), redoute les retrouvailles, lui qui souffre de nostalgie, d’une part, amoureuse, et, d’autre part, aventureuse, face à son retour à la vie normale, lequel décidera alors de retourner dans le jeu. Le lendemain, Fridge, Martha et Bethany s’inquiéteront forcément lorsque Spencer ne se présentera pas. En se dirigeant vers sa maison, ils rencontreront alors le grand-père de Spencer, Eddie, qui séjourne à la maison pendant qu’il se remet d’une opération de la hanche, ainsi que son ami éloigné Milo Walker (Danny Glover). Découvrant ensuite que leur ami à replonger dans le jeu, ils se résoudront à aller le ramener. Mais le jeu, défectueux, n’entraînera que Fridge et Martha, ainsi que les grands-pères Eddie (Danny DeVito) et Milo, forçant Bethany à le rejoindre d’une autre manière...

Les voilà désormais forcés à accomplir une nouvelle mission pour sauver le jeu, et s’en sauver...

D’entrée de jeu, « Jumanji : the Next Level » nous rappelle les nouvelles règles. Fini donc le jeu de société, et rebonjour le jeu vidéo, dans lequel les personnages se retrouvent dans des avatars inappropriés à leur physique. Il y a Dr. Smolder Bravestone (Dwayne Johnson, et son « regard charmeur »), un archéologue, explorateur fort et confiant, et chef d’équipe, mais aussi Sheldon « Shelly » Oberon (Jack Black), un professeur paléontologue, archéologue, cartographe et cryptographe, sans oublier Franklin « Mouse » Finbar (Kevin Hart) en tant que zoologiste, linguiste et spécialiste des armes, et enfin Ruby Roundhouse (Karen Gillan), un commando spécialiste des arts martiaux. Ces quatre personnages doivent alors survivre au monde impitoyable de Jumanji, possédant chacun trois vies. Force est de constater que les scénaristes se sont encore plus amusés avec l’idée du « body swap », soit le procédé qui permet de créer un décalage comique lorsque des personnages se retrouvent piégés dans des corps qui ne leur correspondent pas, d’autant plus que deux caractères plus ou moins âgés se sont involontairement invités dans la partie ! Et dans cette optique, le quatuor, formé de Dwayne Johnson à Karen Gillan, joue à fond sur ce principe, et ose l’auto-dérision. Car il faut dire que passer d’un corps de grand-père sourd d’oreille (et récemment opéré de la hanche) au corps bodybuildé de Dwayne Johnson a de quoi faire rire ! Sans parler des nouveaux points forts de ces avatars, qui leur permettent notamment de manier le nunchaku, ou de parler aux animaux, et forcément des points faibles, qui les mettront quant à eux dans des situations très délicates ! Bref, rires garantis, sans parler de l’apparition de nouveaux personnages, tels que Ming Fleetfoot (Awkwafina), compétente en cambriolage, vol à la tire, et de crochetage, ou encore de Cyclone, un surprenant étalon noir ! Et puis, dans son ensemble, « The Next Level » parvient tout doucement à nous familiariser avec ses nouveaux principes, que l’on commence donc à apprécier, même s’ils reposent sur un scénario toujours aussi faible, et très maladroit en émotion.

Alors que les effets visuels de « Bienvenue dans la Jungle » nous faisaient regretter ceux en analogie de l’inoubliable premier film avec Robin Williams, les producteurs ont offert au réalisateur Jake Kasdan un budget encore plus avantageux, en résulte des scènes d’action et de courses-poursuites plus lisibles, et plus impressionnantes, tandis que les décors visités par les personnages sont plus diversifiés, du désert aride aux montagnes enneigées, en passant par des ponts tournants. Cependant, on est toujours très loin des frissons et de la mise en scène du film de Joe Johnston, qui tablait sur une véritable immersion dans un monde sauvage véritablement inquiétant. Même les bruits de tambour qu’entendait les personnages annonçaient un danger à venir. Or, ici, tout n’est plus que comédie d’aventure divertissante et décomplexée reposant sur quelques bonnes idées, mais sur une intrigue dont on a que faire, menée par un antagoniste de pacotille (rendez-nous Van Pelt !). D’ailleurs, en parlant d’humour, « The Next Level » réussira à faire rire davantage les adultes, étant donné ses nombreuses allusions aux attributs sexuels masculins... Nous, en tous cas, on a (bien) ri ! Comme quoi, il y a l’art, et la manière, et ce « Jumanji », lui, a bien plus du second que du premier...

Bien aidé par son casting et les apparitions de Danny DeVito et Danny Glover, « Jumanji : the Next Level » parvient à moitié à renouveler la partie, malgré ses pauvres enjeux. Certes, l’effet de « surprise » (c’est un grand mot) n’est plus là, mais cette suite est persévérante, et a un gout prononcé pour amuser la galerie. C’est déjà ça ! Et quelque chose nous dit que ce n’est pas terminé, alors restez-bien assis au-delà de la dernière scène !



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