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CINECURE
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Rob Marshall
Into the Woods (Promenons-nous dans les bois)
Sortie le 21 janvier 2015
Article mis en ligne le 12 janvier 2015

par Charles De Clercq

Synopsis : « Into the Woods » donne une touche de modernité aux contes de fées bien-aimés des frères Grimm, en entremêlant des parcelles de certaines de leurs histoires les plus célèbres et montre les conséquences des choix et des désirs des personnages... Cette comédie musicale suit les histoires classiques de Cendrillon, Le Petit Chaperon Rouge, Jack et les Haricots Magiques et Raiponce qui sont tous reliés par une histoire originale ajoutant également un boulanger et sa femme qui souhaitent avoir un enfant. Leurs interactions avec la sorcière qui les a maudits est le début d’une grande aventure...

Acteurs : Anna Kendrick, Meryl Streep, Johnny Depp, Chris Pine, Emily Blunt, Lucy Punch, Christine Baranski.

Voilà un film qui m’a beaucoup plu et qui, s’il peut être vu par les enfants et les jeunes, devrait parler aux adultes qui aiment les contes de fées et qui acceptent que ceux-ci soient revisités, oserais-je écrire « caricaturés » ?

Nous assistons à une véritable dé-construction / re-construction de quatre contes de fées des plus classiques !

Un film véritablement en ’chanté’, en « chanteurs » et en « chanteuses ». Je joue sur les mots enchanté / « en chanté » parce qu’il s’agit d’une comédie musicale ou plutôt même d’un film en chansons.

J’ai eu plusieurs fois envie d’applaudir pendant la projection presse... mais je me suis retenu. En tout cas j’entendais des confrères et consoeurs qui ne se sont pas privés de rire.

Le film est une adaptation d’une comédie musicale homonyme, créée en 1986 à Broadway par Stephen Sondheim et James Lapine, ce dernier étant également aux commandes du scénario. Vous découvrirez à l’écran comment ils en sont arrivés à intriquer les quatre récits, à les faire jongler entre eux pour nous obliger à une réflexion sur le sens de la vie, de l’amour qui sans atteindre les cimes de la psychanalyse (des contes de fées) pointe quelques enjeux de ces textes et de nos existences.

C’est que le récit du Chaperon, par exemple, est initiatique de la maturation d’une jeune adolescente. Et, pour l’adulte qui les verra (de grâce en version originale - sous-titrée) il pourra probablement entendre un sous-texte plus riche. Occasion aussi pour le réalisateur de faire mourir très vite un acteur pourtant important comme Johnny Depp.

Le film offre de très beaux moments : le chant de l’inconnue Lilla Crawford dans le rôle du Petit Chaperon rouge ; la rencontre de deux princes charmants (Chris Pine et Billy Magnussen) totalement jubilatoire. Sans compter aussi le prince charmant de cendrillon qui tombe amoureux d’un personnage hors de son intrigue : la femme du boulanger (non pas celle de Pagnol, mais ici Emily Blunt) et les mots savoureux du prince lorsqu’il est interpellé sur sa fidélité : « J’ai appris à charmer... mais pas à être intègre ! ».

Mais le film est aussi une interrogation sur lui, sur le fonctionnement des contes, mais aussi sur nous-mêmes. Ainsi encore le Prince charmant de Cendrillon qui revient vers Cendrillon : j’aimais celle qui s’enfuyait / j’aimais celui qui me cherchait (c’est l’idée, les mots sont différents car je cite de mémoire) nous renvoie à ce donné essentiel de nos expériences existentielles : le désir échoue là où il s’accomplit/se réalise.

Le film se déroule en deux parties : la césure se faisant aux deux tiers environ. La première concrétise les voeux exaucés. Mais q’en est-il quand ils le sont ? Pas nécessairement l’idéal ou le bonheur ! Et après une légère baisse de régime due à la transition ou nécessaire à celle-ci, de nouveaux souhaits ou de nouvelles tentatives de stabilisation vont se mettre en place. Lorsqu’un géant ou plutôt une géante - conséquence des premiers voeux - descend dans l’univers... désenchanté, il faudra se confronter à du mal, de l’instable et réfléchir à notre humanité : celle des princes, des princesses et du peuple pour être confronté à un principe de réalité ou chacun trouvera sa chacune, mais une autre, pas la première, pas la désirée...

Allez-y donc : si vous avez envie de vous amuser, de rire, de réfléchir et surtout s’il vous arrive de temps en temps de dire, de penser, de rêver : « Je souhaite... »



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