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CINECURE
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Adam Randall
I See You
Sortie du film le 01 juillet 2020
Article mis en ligne le 22 juillet 2020

par Julien Brnl

Signe(s) particulier(s) :

  • troisième long métrage du réalisateur britannique Adam Randall, écrit par l’acteur de seconds rôles Devon Graye (vu notamment dans la série « Dexter »), lui qui passe ici pour la première fois à l’écriture.

Résumé : L’officier Greg Harper vit un moment compliqué. Sa femme l’a trompé, son fils lui fait la tête, et la disparition d’un jeune garçon rappelle une affaire similaire, censément avoir été résolue il y a 15 ans. Et comme si cela ne suffisait pas, des événements inexpliqués surviennent peu à peu dans sa luxueuse propriété…

La critique de Julien

Présenté hors compétition au dernier Festival International du Film Fantastique de Gérardmer, le thriller « I See You » a réussi à se frayer un chemin début de l’été dans les salles flamandes, avant sans doute de pouvoir profiter d’une future sortie nationale, le temps d’un éventuel doublage. Du moins, on l’espère...

Mis en scène par Adam Randall, à qui l’on doit le film de science-fiction policier « Iboy » (2017) sorti sur Netflix, son film est découpé en trois parties bien distinctes, les deux premières s’emboîtant, avant d’aboutir à la troisième, soit le dénouement. Bien qu’aucun synopsis lu ne semble parfaitement nous satisfaire, les deux premières semblent vouloir jouer avec le spectateur. En effet, d’un côté, il est question d’une mère de famille ( Helen Hunt) ayant trompé son mari, bien qu’ils vivent toujours sous le même toit, et tentent de réparer leur couple, alors que leur fils est très rancunier envers sa mère à cause de sa liaison, et que d’étranges événements inexpliqués surviennent dans la maison. Quant à son mari (Jon Tenney), officier de police, ce dernier doit enquêter, avec son coéquipier Spitzky, sur la récente disparition de deux enfants. Sauf que le mode opératoire du ravisseur ressemble comme deux gouttes d’eau à celui d’un certain Gordon, un pédophile mis au trou il y a quinze années, toujours derrière les barreaux, et sur lequel avait justement enquêté Spitzky...

Ces trois premiers quarts d’heure mettent alors en place une intrigue qui laisse planer le doute entre ce qui se passe dans cette maison et ces inquiétantes disparitions d’enfants. Le spectateur cherche alors, inévitablement, le moindre indice qui pourrait l’aider (ou non) à établir le parallèle, s’il bien qu’il en existe un. La force de cette première partie réside alors dans son mystère, et son ambiance, maîtrisée, laquelle fait travailler notre imagination, tout en laissant planer une part de surnaturel sur ces événements. On se laisse dès lors plonger dans cette double intrigue, qui nous échappe autant qu’elle semble échapper à ses intéressés, avant de se resserrer, laquelle repose aussi sur de fausses pistes établies par des éléments installés dans l’intrigue. La seconde partie du film va alors remonter le temps pour révéler la (les) vraie(s) nature(s) des événements, et ainsi nous livrer une autre vision de scènes déjà vues, en nous en montrant ainsi un peu plus, et notamment sur les personnages, dévoilant dès lors des éléments de réponses, aussi sensés qu’insensés...

Malgré quelques incohérences et faux hasard, « I See You » repose sur un scénario qui s’en sort plus ou moins dans son exercice de reconstitution des faits, lequel s’amuse dès lors à déconstruire totalement nos interprétations premières, et ainsi reconstruire correctement son intrigue, nous montrant ainsi ce qu’on n’avait pu voir, ici et là. L’exercice est donc plutôt sympathique et astucieux, tandis qu’il en découle des révélations qui vont en dévoiler d’autres, pour notre plus grande surprise, et cela jusqu’à la dernière, elle-même en en modifiant d’autres ! Bref, on se laisse prendre au jeu, mais sans être trop exigeant aux détails et à la plausibilité des retournements, tandis que le final est de plus assez déconnecté du reste. Quant à l’horreur, elle est bien au rendez-vous, mais pas comme on l’aurait espérés... En effet, Helen Hunt, repartie avec l’Oscar de la meilleure actrice en 1998 pour son rôle dans le drame « Pour le Pire et Pour le Meilleur » de James L. Brooks, et vue également dans le classique « Twister » de Jan de Bont (1996), s’affiche ici totalement métamorphosée par la chirurgie esthétique, et vieillie. Bien que l’actrice affiche un jeu convaincant, son visage ne dégage absolument plus aucune nuance, si ce n’est via son regard ; sa bouche étant complètement figée. C’est ce qu’on appelle donc un gâchis total, elle qui était pourtant si jolie, et expressive, telle qu’elle l’avait encore prouvé dans le drame « The Sessions » (2012) de Ben Lewin, lui ayant valu une nomination à l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle...

Boucle temporelle et faux-semblants sont au menu de ce thriller à la mécanique froide mais efficace, lui qui tente de brouiller les pistes en s’éparpillant, là où les différents éléments de l’intrigue font moyennement corps au sein d’une mise en scène qui s’apprécie pour sa construction, son lot de surprises et son atmosphère.

https://www.youtube.com/embed/vHFdSCnRD_E
I See You Bande Annonce VOST - YouTube


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