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Naomi Kawase
Hikari (Radiance / Vers la lumière)
Sortie le 28 février 2018
Article mis en ligne le 24 janvier 2018

par Charles De Clercq

Synopsis : Misako passe son temps à décrire les objets, les sentiments et le monde qui l’entoure. Son métier d’audiodescripteur de films, c’est toute sa vie. Lors d’une projection, elle rencontre Masaya, un photographe au caractère affirmé dont la vue se détériore irrémédiablement. Naissent alors des sentiments forts entre un homme qui perd la lumière et une femme qui la poursuit.

Acteurs : Masatoshi Nagase, Ayame Misaki, Tatsuya

Les thèmes abordés par la réalisatrice Naomi Kawase étaient excellents sur le papier... mais transcrits sur l’écran, ils déçoivent. Nous attendions beaucoup de ce film dont nous avions apprécié - et le mot est faible - Still the Water (Futatsume no mado) en 2014 ! Il faudra attendre l’avis de critiques plus prestigieux et compétents que nous, et qui pourraient être largement plus enthousiastes. Il faudrait peut-être faire l’expérience d’un film en audiodescription avec un bandeau sur les yeux pour comprendre la difficulté et les enjeux de rendre compte par la parole d’images que les spectateurs réduits à ne pas voir (ou très vaguement) sont condamnés à seulement entendre ! En ce sens, cet axe du film est passionnant, car il permet de découvrir les enjeux et limites de l’exercice. Que doit-on dire et décrire, et jusqu’où, dans les interstices entre les dialogues ? Et encore, il y a tout ce qui a trait à l’interprétation. C’est que l’audiodescripteur (ou descriptrice dans le film) doit transmettre informations et émotions sans (trop) influencer le spectateur, ou plutôt l’auditeur. Ce travail là, de réécriture, avec l’aide de personnes aveugles ou malvoyantes pouvait donner un film dense et magnifique. Hélas, il se double ou se surcharge d’une histoire amoureuse entre celui qui devient inexorablement aveugle et celle qui lui décrit les images. Celui-là était et est photographe (encore à l’ancienne, avec un Rolleiflex 6x6) et il tente de capter les derniers instants de lumière tant qu’il n’est pas devenu totalement aveugle. Pendant ce temps, Misako veut trouver le sens ultime du film qu’elle est en train de décrire et va rencontrer le réalisateur pour connaître son interprétation. Avec ces trois thèmes : décrire une image en mots, le photographe qui devient aveugle et la quête du sens ultime d’une œuvre cinématographique, il y avait moyen de faire trois films. A l’arrivée et en caricaturant, nous avons vu un film qui nous conte les aventures d’un appareil photo, mais même là le film échoue avec un autodafé où le photographe brûle ses pellicules... qui sont des films en 35 mm dont on se demande comment elles sont compatibles avec son appareil 6x6 ! On s’abstient donc de coter ce film, même si nous ne serions pas aussi sévère qu’une de nos amies cinéphiles qui écrit sur sa page Facebook : ’Raté aussi « vers la lumière » de la pourtant délicate Naomi Kawase. Le sujet ne méritait pas un film qui, du coup, s’étire jusqu’à la lie. Totalement évitable. 5/20’.



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