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Shawn Levy
Free Guy
Sortie du film le 11 août 2021
Article mis en ligne le 15 août 2021

par Julien Brnl

Genre : Comédie, action, fantastique

Durée : 114’

Acteurs : Ryan Reynolds, Jodie Comer, Lil Rel Howery, Taika Waititi, Joe Keery, Utkarsh Ambudkar, Channing Tatum...

Synopsis :
Un employé de banque, découvrant un jour qu’il n’est en fait qu’un personnage d’arrière-plan dans un jeu vidéo en ligne, décide de devenir le héros de sa propre histoire, quitte à la réécrire. Evoluant désormais dans un monde qui ne connaît pas de limites, il va tout mettre en œuvre pour le sauver à sa manière, avant qu’il ne soit trop tard...

La critique de Julien

Développé chez 20th Century Fox avant son acquisition par Disney, rebaptisé 20th Century Studios depuis que Disney en a fait sa propriété, « Free Guy » devait initialement débarquer chez nous l’été passé. Réalisée par le spécialiste de la comédie américaine grand public Shawn Levy (on lui doit notamment la trilogie « La Nuit au Musée », « Treize à la Douzaine », ou encore « Crazy Night »), cette comédie de science-fiction, mêlant réalité et virtuel, met en scène Ryan Reynolds dans la peau de Guy, un des nombreux personnages secondaires et anecdotiques avec lesquels on peut interagir dans des jeux vidéo ultra-réalistes, tel que comme « Grand Theft Auto », ou « Fortnite ». Employé de banque, et passant son temps avec son meilleur ami Buddy (Lil Rel Howery), Guy ignore cependant que son monde n’est qu’un jeu vidéo, tandis que sa vie est réglée comme une horloge, lui qui répète ainsi les mêmes gestes, jour après jour. Jusqu’au jour, justement, où il fera la rencontre de la belle Molotov Girl, une personne possédant une paire de lunettes de soleil, portées en fait par des avatars de vrais joueurs, avec laquelle Guy et les autres n’ont pas le droit d’interagir. Étrangement, sa programmation va (davantage) dévier après avoir croisé son regard. En parallèle, Molotov Girl n’est en fait que l’avatar de Millie Rusk (Jodie Comer), une programmeuse qui cherche à prouver, via une faille dans le jeu, que le créateur de « Free City », Antwan (Taika Waititi), a volé le code de programmation qu’elle avait initialement développé avec son ami Walter « Keys » McKey (Joe Keery), lequel l’a justement vendu au patron de Soonami, Antwan et non Antoine, en échange de devenir son développeur principal. Regrettant cette décision, car transformé et sur le point d’être remplacé par sa suite, Millie va alors parcourir le jeu, avec l’aide - au départ récalcitrante - de Keys, afin de prouver que Keys est le propriétaire légitime du code, que Antwan n’avait pas le droit de s’approprier. Sauf que cette dernière va croiser la route de Guy, tombé amoureux d’elle, tandis qu’il s’est approprié une paire de lunettes de soleil, lui qui va dès lors découvrir qui il est vraiment...

« Free Guy » est un divertissement tonitruant pour le moins singulier, étant donné qu’il nous permet de plonger dans un jeu vidéo, en compagnie d’un personnage attachant, naïf, mais lequel va se révéler intrépide, joué par le rigollot de service Ryan Reynolds, lequel va dès lors chercher à dépasser sa condition d’anti-héros, à sortir de l’ombre, sans cape ni superpouvoirs, et ainsi renverser l’algorithme de ses créateurs. Sur fond d’histoire d’amour, l’intrigue de « Free Guy » se déroule aussi bien des deux côtés de l’écran, c’est-à-dire dans le jeu et l’open-space de l’éditeur du jeu vidéo, là où tous les coups semblent permis... Avec légèreté, cette comédie joue d’une part avec les codes chers aux gamers, et d’autre part sur la notion de libre-arbitre, au travers de la prise de conscience de ce type ordinaire, mais capable de choses extraordinaires. Il y a donc à manger pour tous dans ce film, bien qu’il faille encore avoir faim de lui...

Très référencé, résolument fun, et mix inédit entre « Truman show » (de Peter Weir, 1998) et « Ready Player One » (de Steven Spielberg, 2018), « Free Guy » est, en effet, déroutant dans sa mise en scène, assez bordélique, étant donné ses passages éclairs et répétés d’un monde à l’autre, tandis qu’il met du temps à mettre en place ses enjeux, ce qui déconcertera très vite les non-initiés aux jeux vidéo. L’humour aussi, pas immédiat, et parfois lourd, ne fonctionne qu’à moitié, pour autant qu’on ait aussi réussi à plonger dans ce monde, difficile à décoder, et échappant ou non, aux spectateurs. À cet égard, l’action, de cause à effet entre le monde réel vers le virtuel, régit parfois par un simple clic sur la touche « enter », ne trouve pas d’explications, ce qui est assez frustrant, et facile. Mais bon, on veut bien fermer les yeux là-dessus, et ne pas aller aussi loin. Heureusement que Ryan Reynolds - qu’on n’avait plus senti aussi impliqué dans un projet depuis « Deadpool » - fasse le job d’un bout à l’autre, bien qu’on soit franchement (très) embarrassé par la prestation de Taika Waititi (le réalisateur de « Thor 3 : Ragnarok » et sa suite future « Love and Thunder », ou encore de « Jojo Rabbit »), en roue libre.

C’est bien ici dans le double traitement, la raison d’être, aussi bien virtuelle (que réelle !), de son protagoniste principal que cette comédie convainc, en témoigne un final très émouvant, auquel on ne s’était pas préparé. Aussi, l’écriture parle de l’existence, ici de Guy et de ses compatriotes, qui, s’ils n’existent pas dans la vraie vie, ont bien une raison d’être, là où ils sont, eux qui ont de la chance de pouvoir coexister dans un monde, et de faire (désormais) ce qu’ils veulent. Ainsi, le film possède plusieurs sous-textes plutôt intéressants, lui qui ne se limite dès lors pas à amuser la galerie, et à considérer son public uniquement comme une cible marketing. Et rien que pour ça, on l’en remercie.

Tout de même, qui dit jeux vidéo, et studio acquis par Disney, dit franchises. « Free Guy » voit dès lors dans sa dernière, et meilleure partie enchaîner les clins d’œil et caméos, étant donné que plusieurs armes utilisées ici sont tirées d’autres jeux vidéo, et surtout de films très populaires. La hype est alors énorme à ces différents instants, et le plaisir certain. De plus, une suite n’est pas à exclure... Peut-être auront-nous ainsi la chance de réentendre Mariah Carey et son « Fantasy » sur grand écran, dont est fan Guy, et de partir à la découverte de son véritable monde, « Free Life »...



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