Bandeau
CINECURE
L’actualité du cinéma

Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

György Pálfi (2014)
Free Fall (Szabadesés)
Sortie au BRFF le 9 juin 2015 à 21h00 (Flagey 5)
Article mis en ligne le 12 juin 2015

par Charles De Clercq

Présentation : Free Fall, nouveau film de György Pálfi, un habitué du Festival, s’ouvre sur la tentative de suicide d’une femme à qui la vie n’offre plus rien de palpitant. En regagnant son appartement suite à son échec, elle passe devant la porte de ses différents voisins, derrière lesquelles le cinéaste hongrois s’immisce pour nous faire découvrir des moments de vie à la fois surprenants, mordants et surréalistes. C’est avec délectation que l’on retrouve le ton décalé de Pálfi qui traite, avec un humour noir savamment dosé, des valeurs sociétales en chute libre et de la désintégration de l’amour.
Ci-contre, le réalisateur : György Pálfi.

Acteurs : Piroska Molnár, Miklós Benedek, Tamás Jordán.

Le réalisateur hongrois György Pálfi était à l’affiche du BRFF en 2010, avec I’M Not Your Friend que je n’ai pas vu jusqu’à présent. Néanmoins, connaissant Hukkle (2002) - lui aussi au programme du BRFF en 2003 - et Taxidermia (2006) je m’attendais à un film décoiffant.

Sans atteindre le caractère gore du premier et surtout du deuxième cité, il nous propose ici un film qui est une des pépites du BRFF 2015 ! Pépite qui a failli se perdre dans la rivière des problèmes techniques. Un incident aux deux tiers du film a failli nous priver de la suite. Heureusement avec l’aide du projectionniste nous avons pu voir le film jusque sa fin. Heureusement donc, car il s’agit ici d’un film typiquement de festivals et qu’il est peu probable que l’on puisse le découvrir un jour, à moins d’une hypothétique sortie au format DVD (ainsi pour Taxidermia il semble n’exister qu’une version française ou originale mais pas de VO sous-titrée) !

La mise en situation, la présentation du personnage principal, l’héroïne malgré elle, prennent un peu de temps. Cela peut paraître parfois fastidieux : la vie d’un couple âgé, dans un appartement. Il ne faut surtout pas abandonner, car le meilleur est à venir. Après un suicide raté (elle se jette du haut d’un immeuble avec au moins sept à huit étages) la vieille dame remonte chez elle. L’ascenseur est en panne et elle doit prendre l’escalier. Occasion, en passant devant plusieurs appartements de découvrir des scènes de la vie quotidienne de ses voisins et contemporains.

Tout le génie du réalisateur est de faire un film à sketches où l’absurde est le fil conducteur. Ainsi une des scènes nous montre un couple obsédé à ce point par l’hygiène et la pureté que leur appartement est aussi clean qu’un laboratoire de très haute sécurité pour étudier les virus les plus dangereux. Il faut donc se débarrasser des vêtements de l’extérieur, enfiler une combinaison de protection transparente. Pour s’embrasser, il ne faut pas que les muqueuses se touchent. Il faut donc les envelopper de film plastique de type alimentaire. Et ensuite, pour faire l’amour, dites-moi, comment cela se passe-t-il ?

Dans un autre appartement, un gynécologue et une femme avec son enfant. Une infirmière aussi. Tout un dialogue sur les avantages, les inconvénients d’une opération, l’accord du mari, les effets postopératoires. Ensuite on dilate la femme (à l’image ce sont des prothèses de lèvres bien entendu), on enduit le nourrisson de vaseline... il s’agira de réintégrer l’enfant dans le sein maternel. Absurde donc, mais ce non-sens est totalement assumé et permet de jeter un regard critique et déjanté sur les dérives d’une société (pas seulement hongroise).

Un film à découvrir absolument si vous acceptez d’abandonner toute rationalité en entrant dans la salle pour y voir l’intérieur d’autres appartements et un nouveau suicide de l’héroïne malgré elle. Jubilatoire !

Diaporama

Bande-annonce :

YouTube Help


Espace privé RSS

2014-2024 © CINECURE - Tous droits réservés
Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 5.0.11