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Will Speck et Josh Gordon
Enzo le Croco
Sortie du film le 26 octobre 2022
Article mis en ligne le 25 octobre 2022

par Julien Brnl

Genre : Familial, comédie musicale

Durée : 106’

Acteurs : Javier Bardem, Constance Wu, Winslow Fegley, Shawn Mendes, Scoot McNairy...

Synopsis :
Lorsque la famille Primm déménage à New York, leur jeune fils Josh a du mal à s’adapter à sa nouvelle école et à ses nouveaux amis. Tout change lorsqu’il découvre Enzo, un crocodile chanteur qui aime les bains, le caviar et la grande musique, vivant dans le grenier de sa nouvelle maison. Les deux colocataires deviennent rapidement amis, mais lorsque l’existence d’Enzo est menacée par le méchant voisin M. Grumps, les Primm doivent s’allier au charismatique propriétaire d’Enzo, Hector P. Valenti, pour montrer au monde qu’une famille peut se former de la plus inattendue des façons et qu’un gros crocodile chanteur n’est pas un souci... même avec une personnalité aussi fantasque.

La critique de Julien

Les histoires d’amitié entre un enfant et un animal sont légion au cinéma, et même bien avant cela dans la littérature. Et « Enzo le Croco » en est le parfait exemple, lui qui est adapté du roman pour enfants « Lyle, Lyle, Crocodile » de Bernard Waber, publié en 1965, lequel faisait suite à « The House on East 88th Street » (1962). Tandis que les deux romans avaient déjà été portés à l’écran dans un special musical d’animation diffusé sur HBO en 1987, cette comédie musicale met en scène la vie d’Enzo (Lyle en VO), lequel est un crocodile citadin anthropomorphe qui vit dans une maison victorienne à New York, lui qui sera alors laissé-pour-compte par son exubérant propriétaire Hector P. Valenti (étonnant Javier Bardem), le temps que ce dernier rembourse ses dettes. En effet, Valenti pensait gagner beaucoup d’argent en acquérant Enzo dans une animalerie exotique, lui qui, s’il n’est évidemment pas capable de parler, sait chanter ! Mais c’était sans compter sur le trac du crocodile face au public, lequel passera dès lors dix-huit mois tout seul dans sa cachette...

La véritable intrigue du film débute lors de l’emménagement de la famille Primm à New York, dans cette maison de la 88e rue. M. Primm (Scoot McNairy) s’y installera alors avec son fils Josh (Winslow Fegley) et sa belle-mère (Constance Wu). Alors que M. Primm a depuis longtemps laissé tomber sa tenue de lutte pour le costume d’enseignant, et que sa compagne glane maintenant les gâteaux à base d’éléments sains à ceux qui ont fait les recettes de son succès, Josh doit quant à lui se faire à sa nouvelle vie dans la Big Apple, lui qui est très anxieux à l’idée de sortir dehors, ou même au moindre bruit de klaxon. C’est alors qu’il découvrira Enzo dans le grenier de leur maison, lequel deviendra son meilleur ami. Mais il lui faudra présenter ce dernier - pas très commun - à ses parents, lui qui aime les bains et le caviar, tandis que le diabolique voisin du dessous, M. Grumps (Brett Gelman), veille sur la famille avec chatte Loretta, à l’affût du moindre écart... Pourtant, c’est par le biais de la personnalité d’Enzo que chaque membre de la famille Primm se recentra sur l’essentiel, tandis que celui-ci profitera de la confiance que lui accordera Josh pour, à son tour, ne plus avoir peur, et révéler son talent aux yeux, et surtout aux oreilles du monde entier...

Réalisé par le duo de réalisateurs Will Peck et Josh Gordon, à qui l’on doit « Joyeux Bordel ! » (2016) ou encore « Une Famille Moderne » (2010), ce film est très américain dans l’âme, dans le sens où tout va beaucoup trop vite ici, et sans grands efforts constatés... De l’arrivée de cette famille dans une maison qu’elle n’a jamais visitée, à un déjeuner XXL concocté dès les premières heures du jour par la belle-mère (alors que personne n’y goûtera), jusqu’au contrat d’achat de la maison non lu (en détail) par les acheteurs, stipulant que le propriétaire du crocodile a le droit de séjourner quinze jours sous leur toit, « Enzo le Croco » ne fait pas l’impasse sur les facilités d’écriture, elle qui est très naïve. Mais il serait pourtant dommage de ne pas faire profiter vos enfants de cette belle histoire remplie de bons sentiments, et de plus jamais vulgaire, malgré une complaisante exploitation animale en sous-texte, et pas suffisamment remise en question à notre goût...

Ponctuée de titres très entraînants et mélodieux, la bande-originale s’avère être écrite par Benj Pasek et Justin Paul, à qui l’on doit celle de « The Greatest Showman » (2017) ou « La La Land » (2016), alors que la musique a été composée par Matthew Margeson. Mais la vraie raison de découvrir le film est sans doute le fait que le crocodile est doublé en version originale par Shawn Mendes. Mais si c’est un grand plus, celui-ci est pourtant négligé, du moins chez nous, été donné que toutes les chansons originales du film sont ici doublées en français, question de compréhension pour les enfants (même si, entre nous, ils n’écoutent pas les paroles)... Dès lors, si vous espériez entendre la voix du chanteur canadien, alors vous serez très frustrés de ne l’entre que lorsqu’Enzo chantonne, où lorsqu’il reprend des classiques, eux qui ne sont pas doublés. On ne pourra dès lors que vous conseiller de voir la version originale du film, d’autant plus que le doublage laisse à désirer (les paroles ne se superposent pas aux lèvres de ses interprètes).

Qu’à cela ne tienne, cette gentille comédie familiale s’avère tendre et cocasse, elle qui affiche des effets spéciaux très réussis, Enzo étant parfaitement animé, et de surcroît très mignon, histoire d’encore plus attendrir. Et cerise sur le gâteau : ses metteurs en scène rendent hommage à l’auteur des romans dont ils inspirent, et à ses dessins, étant donné que la belle-mère du jeune Josh se mettra à dessiner, tel que le faisait Bernard Waber, le fameux crocodile. On espère en tout cas, avec tout ça, que les parents auront la clairvoyance de ne pas offrir un bébé crocodile à leurs enfants...



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