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Denis Dercourt (2015)
En équilibre
Sortie au BRFF le 11 juin à 21h30 (Flagey 4) et le 24 juin 2015 en salles
Article mis en ligne le 10 juin 2015

par Charles De Clercq

Présentation : Marc, les cascades équestres, ça le connaît. Les tournages de films se l’arrachent. Mais un jour, un bête accident lui fait perdre l’usage de ses deux jambes. Fini le cheval. La compagnie d’assurance couvrant ce type de risque envoie la belle Florence pour lui faire signer un accord financier. Mais il refuse. Leur rencontre, au début professionnelle, se mue en quelque chose de beaucoup plus beau. L’équilibre de leurs vies respectives va s’en trouver bousculé. Cette magnifique histoire d’amour portée par Albert Dupontel et Cécile de France nous a touchés par sa grâce et sa leçon d’espoir. Gageons qu’elle vous émouvra aussi.

Acteurs : Albert Dupontel, Cécile de France.

D’emblée, le film (déjà sorti en France à ma mi-avril) est mignon, gentil, sans trop d’aspérité. Sans être un grand film français, En équilibre se laisse regarder. Le scénario, aidé par la beauté des images et par la musique, nous entraine sur des rails dont le trajet semble bien établi dès les premières minutes du film.

Le réalisateur adapte un roman, Sur mes quatre jambes. Son auteur, Bernard Sachsé est un cavalier dresseur depuis plus de 30 ans. A la suite d’un accident en 1994, lors du tournage d’un film, il a perdu l’usage de ses jambes [1]. Si Bernard Sachsé été conseiller technique et artistique du film pour les chevaux, Dercourt a pris distance durant le tournage pour être libre dans son adaptation. C’est que le film ne s’attarde pas sur le conflit et combat d’une dizaine d’années avec les assurances.

Si ce combat est bien présent à l’écran, sa durée et sa résolution sont beaucoup plus raides et surtout, il n’est pas central. Au centre du film, il y a deux humains, blessés et la blessure la plus importante n’est pas la plus visible. Marc a une volonté d’acier et ne rêve que de remonter à cheval. Dupontel (qui a exercé lui-même toutes les cascades) donne corps à cet homme qui refuse l’échec. Sa volonté de refaire du cheval est tenace et trouvera une concrétisation à la fin du film. En revanche, Florence a une autre blessure, cell d’avoir abandonné très jeune et trop vite son rêve de devenir pianiste. Elle joue maintenant un rôle proche de celui de Romain Duris dans De battre mon cœur s’est arrêté.

Elle est ici au service d’une compagnie d’assurance et celle-ci lui demande de veiller sur ses intérêts jusqu’à spolier Marc. On lui reproche d’être trop douce (France !) et d’avoir plus de rigueur dans le traitement de son dossier. Sa rencontre avec Marc va l’éveiller à autre chose. Elle est enfermée dans son travail et dans une relation de couple très conventionnelle (un mari qui semble lui convenir, deux enfants et une maison). Elle porte cependant une blessure, une faille, une fragilité : elle a abandonné le piano. C’est Marc qui par sa volonté de s’en sortir, de se remettre à cheval - à défaut d’être debout - va l’entraîner à se remettre au piano.

Elle va osciller entre ses obligations professionnelles et familiales et Marc, son dossier et son lit.
Elle va garder son mari, mais emprunter d’autres chemins pour le reste, reprenant ainsi la voie musicale abandonnée. Cécile de France a appris le piano pour le film et c’est probablement une des faiblesses d’En équilibre. Ce ne sont pas quelques semaines ou mois d’apprentissage qui feront la lauréate d’un concours ! On pardonnera cependant à l’actrice qui donne vie à cette femme, qui abandonne peu à peu sa rigidité de départ face à Marc (Dupontel lui volant largement la vedette tant il rend son personnage avec densité).

Hormis les parties pianistiques, la musique est trop envahissante. Il n’est pas nécessaire d’en ajouter sur le plan des émotions, le spectateur aura compris dès le début et sait où il doit aller. Malgré cela, et si le scénario est convenu,c’est à un gentil conte de fée moderne que nous offre Denis Dercourt. Pourquoi pas donc, d’autant que les images sont belles, notamment celles consacrées au cheval.



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