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Félix Moati
Deux Fils
Sortie le 20 février 2019
Article mis en ligne le 24 mars 2019

par Julien Brnl

Signe(s) particulier(s) :

  • premier long métrage de Félix Moati, après le court « Après Suzanne », présenté au Festival de Cannes 2006, lui que l’on connaît également comme acteur (on a pu le voir l’année dernière dans « Gaspard va au Mariage » d’Antony Cordier et « Le Grand Bain » de Gilles Lelllouche).

Résumé : Joseph et ses deux fils, Joachim et Ivan, formaient une famille très soudée. Mais Ivan, le plus jeune, collégien hors norme en pleine crise mystique, est en colère contre ses deux modèles qu’il voit s’effondrer. Car son grand frère Joachim ressasse inlassablement sa dernière rupture amoureuse, au prix de mettre en péril ses études de psychiatrie. Et son père a décidé de troquer sa carrière réussie de médecin pour celle d’écrivain raté. Pourtant, ces trois hommes ne cessent de veiller les uns sur les autres et de rechercher, non sans une certaine maladresse, de l’amour…

La critique de Julien

Que voilà une première réalisation pleine de tendresse et de nostalgie pour le comédien Félix Moati. Révélé dans le film de Lisa Azuelos « LOL (Laughing Out Loud) » en 2009, et nommé quatre ans plus tard aux César du cinéma dans la catégorie meilleur espoir masculin pour son rôle dans Télé Gaucho« de Michel Leclerc, le dorénavant cinéaste à suivre s’était déjà essayé à la réalisation, puisqu’on lui doit déjà le court »Après Suzanne" (2016).

À la base, « Deux fils », c’est un peu une affaire de famille, étant donné qu’il y dirige ses amis Vincent Lacoste et Anaïs Demoustier, lesquels ont déjà tournés avec lui auparavant, tandis qu’il collabore une seconde fois cette année-ci avec notre compatriote Benoit Poelvoorde, après « Le Grand Bain » de Gilles Lellouche. Avec nonchalance et bienveillance, Félix Moati nous parle d’ailleurs ici de famille, et plus précisément d’une famille où la figure maternelle est absente. Du coup, lorsque trois générations d’hommes vivants sous le même se retrouvent confrontées à un moment de doutes et de désillusions dans leur existence, chacun tente alors à sa manière d’aider l’autre, mais avec plus ou moins de maladresse... Ainsi, alors que Joseph (Poelvoorde), le père de famille, peine à se remettre du décès de son frère, et que Joachim (Lacoste), le fils l’aîné, se laisse aller suite à sa douloureuse rupture amoureuse, quitte à en oublier ses études, c’est Ivan (le petit nouveau Mathieu Capella), le cadet, qui voit alors ses deux piliers vaciller, lequel sera alors à son tour épris du rejet de tout...

Sans creuser l’analyse, et encore moins la profondeur psychologique des personnages, Félix Moati (avec l’aide de Florence Seyvos - collaboratrice de Noémie Lvovsky) pose sa caméra dans un foyer qui tourne au ralenti, et où les élucubrations des membres répondent à leur manière à un mal-être aussi quelconque que terrible. Mais ce qui est indirectement drôle dans cette situation, c’est de voir que c’est finalement le plus jeune de la famille qui va faire avancer les choses. C’est d’ailleurs peut-être bien lui le plus mature des trois, à ce moment-là, tandis que ses aînés, eux, pataugent. Même si son rôle est peu développé par rapport à ceux de ses enfants dans le film, Benoit Poelvoorde touche par la sensibilité de son personnage, tandis que Vincent Lacoste et Mathieu Capella étonnent par leur alchimie et complémentarité. Ensemble, ils forment un tandem filial fragilisé par leur situation, mais fortement soudé par leur lien de sang, leurs émotions de pères et fils, voire du même manque maternel dans leur vie.



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