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CINECURE
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De toutes nos forces
Article mis en ligne le 1er septembre 2014

par Charles De Clercq

Ce mercredi 26 mars 2014, De toutes nos forces, le nouveau film de Nils Tavernier (principalement réalisateur de documentaires) sort dans les salles de cinéma, adaptation d’une « histoire vraie ». Il ne s’agit pas ici de reconstituer celle d’origine, où, aux USA, un père participe avec son fils infirme moteur cérébral, à des triathlons (entre autres). En effet, Nils Tavernier adapte cette « réalité » en France, dans le cadre d’un autre triathlon, l’Ironman de Nice (une course en trois phases successives : 3,8 km à la nage, 180 km de cyclisme puis, 42 km en course à pied). Adaptation et donc pas réalité : le film ne raconte pas le « fait historique » mais nous en propose une réécriture. Celle-ci m’a beaucoup touché.

Déjà, lors de la vision presse, j’étais ému en lisant le scénario avant la projection ! Qu’en sera-t-il à l’écran ? Deux acteurs connus, Jacques Gamblin et Alexandra Lamy, jouent avec un jeune inconnu Fabien Héraud. C’est son premier rôle et il est lui aussi handicapé, en chaise roulante, comme son personnage dans le film.

Alors, ce n’est certes pas un grand film, mais il est émouvant. Fabien transcende l’écran dans ce rôle où l’adolescent force la main à son père - qui se retrouve sans emploi - pour participer avec lui au triathlon niçois. Le film nous propose ainsi un regard sur le couple, sur la relation des parents avec un adolescent handicapé, sur la volonté de celui-ci de s’en sortir. Nous découvrons les difficiles et douloureux entrainements, la tentation de tout laisser tomber, l’épreuve elle-même (filmée lors de l’Ironman « réel ») et, sans trahir le film, le « happy end » annoncé dès la première minute.

A la fin de la projection, les mots de confrères : « c’est un peu Intouchables… intouchable ». De fait, il y a un peu de cela. Il serait donc « politiquement incorrect » de critiquer le film parce que le « héros » du film est un véritable handicapé. Cependant, j’ai bien noté ce film sur un forum cinéma parce qu’il traite d’une situation à la fois tendre et émouvante. Un des participants me l’a reproché car, selon lui, « il s’agit d’un mauvais mélodrame qui manque de subtilité et qui surfe sur la vague du handicap ». Il est vrai qu’il ne s’agit pas d’un grand film d’auteur, que Gamblin et Lamy ne sont pas nécessairement les meilleurs acteurs pour ces rôles, que les enjeux sont connus dès le début et qu’il n’y a donc pas de place pour la surprise. Un film sans histoire est souvent un mauvais film et une belle histoire ne fait pas un beau film...

Certes. Mais en ces temps où nous voyons parfois tout et n’importe quoi sur nos écrans et où nous sommes submergés de mauvaises nouvelles, qu’il est bon de vibrer à une belle histoire ! Celle où l’humain, à défaut de pouvoir se mettre debout, peut prouver qu’à force de persévérance nous sommes appelés à dépasser nos limites de toutes nos forces.



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