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CINECURE
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Elizabeth Banks
Crazy Bear (Cocaïne Bear)
Sortie du film le 22 février 2023
Article mis en ligne le 27 février 2023

par Julien Brnl

Genre : Comédie, thriller

Durée : 95’

Acteurs : Keri Russell, O’Shea Jackson Jr., Alden Ehrenreich, Jesse Tyler Ferguson, Isiah Whitlock Jr., Kristofer Hivju, Brooklynn Prince, Ray Liotta...

Synopsis :
Le film est basé sur un fait divers hallucinant : en 1985, une cargaison de cocaïne disparue après le crash de l’avion qui la transportait, avait en fait été ingérée par un ours brun.

La critique de Julien

Après « Pitch Perfect 2 » (2015) et « Charlie’s Angels » (2019) et la place laissée aux femmes dans ses films, Elizabeth Banks a eu la curieuse envie, cette fois-ci, de mettre en scène une histoire autour d’un ours brun. Après tout, un gentil nounours, ça ne fait de mal à personne ! Cependant, il ne s’agit pas là d’une histoire comme les autres, elle qui s’inspire d’un fait réel survenu aux États-Unis le 11 septembre 1985, alors qu’un ours noir avait découvert une quantité de cocaïne dans la forêt nationale de Chattahoochee-Oconee, et décéda peu après en avoir ingéré. Mais comment, dès lors, cette drogue a-t-elle bien pu arriver là ? Comme nous l’apprend l’ouverture décalée du film, notamment via des reportages télévisés relatant les véritables faits, cette cocaïne fut larguée au-dessus de Knoxville, dans le Tennessee, par un ancien trafiquant de drogue du Kentucky et un complice, et cela depuis un avion léger bimoteur, car la cargaison de drogue aurait été trop lourde en vol (selon le FBI). Or, le malheureux trafiquant, en mocassins, fut tué lors de l’évacuation de l’appareil, étant donné que son parachute ne s’est pas ouvert, et dès lors sa drogue non récupérée, soit 34kg de cocaïne, pour une valeur de 2 millions de dollars. Au sol, les conteneurs auraient alors été éventrés par un ours, retrouvé mort le 23 décembre de la même année. Surnommé « Cocaïne Bear » ou encore « Pablo Eskobear », le pauvre animal, qui n’a tué personne entre l’ingestion et sa mort (contrairement à ce que dépeint le film), a fait une sacrée overdose, et a depuis été... empaillé, tandis qu’il est exposé dans un centre commercial du Kentucky. Elizabeth Banksy s’est donc inspirée, avec le scénariste Jimmy Warden, de cette curieuse histoire, pour en faire une comédie horrifique classée « R » aux États-Unis (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés d’un adulte)...

Alors que le film est dédié à la mémoire de l’acteur Ray Liotta, décédé dans son sommeil en mai dernier, lequel joue ici le chef de file de la drogue de Saint-Louis, Syd White, « Crazy Bear » suit plusieurs groupes de personnages, lesquels vont tous être confrontés à l’ours camé, avant de se croiser en chemin. Certes, tout commence avec deux randonneurs un peu trop inconscients, mais l’intrigue suit surtout une maman (Keri Russell) à la recherche de sa petite fille qui a séché les cours (avec un ami), mais également la Ranger Liz (Margo Martingale) et son béguin biologiste Peter (Jesse Tyler Ferguson), sans oublier le nettoyeur (O’Shea Jackson Jr.) envoyé par Syd pour récupérer sa marchandise sur les lieux, aidé par Eddie (Alden Ehrenreich), le fils de Syd, qui déprime depuis la mort de sa femme. Sans compter sur gang de trois jeunes délinquants qui causent des problèmes dans la forêt, ainsi qu’un détective local (Isiah Whitlock Jr.) sur la piste de la drogue, tout comme ledit ours !

« Crazy Bear » n’est clairement pas un film indispensable à voir sur grand écran, lequel met d’ailleurs beaucoup de temps à démarrer. Mais une fois dans le vif du sujet, c’est-à-dire ce pour quoi le spectateur est venu en salle de cinéma, alors celui-ci se tient plus ou moins. Déjanté, il s’agit là d’un divertissement où se côtoient aussi bien la comédie et le gore, avec d’ailleurs quelques très belles scènes à la clef, dont celle de l’ambulance, d’une violence assez inouïe. C’est sans aucun doute LA scène du film. Et on se réjouit, quelque part, que le film ne soit d’ailleurs pas passé à la moulinette pour atteindre une classification plus soft, et ainsi devenir PG-13, et lui permettre d’être vu par un plus large public. Non, « Crazy Bear » joue - en définition - à fond la carte du délire, et ça fait plaisir, même s’il tourne un peu en rond, jusqu’à rejoindre la tanière de l’ours. Visuellement, le film d’Elizabeth Banks fait donc le job, avec des effets spéciaux numériques qui fonctionnent, au regard dudit ours, et quelques litres de sang qui giclent. Mais autant vous dire que si vous avez regardé la bande-annonce du film, alors vous l’aurez déjà vu. Et ça, c’est le problème assez récurrent des films qui n’ont rien d’autre à offrir que ce que nous en montre leur promotion. Alors certes, cela ne ment aucunement sur la marchandise, mais ça en restreint fortement l’ambition, et, dans son cas, la postérité. Au même titre que le film « Des Serpents dans l’Avion » (2006) du regretté David R. Ellis, « Crazy Bear » se veut donc fun, amuse, et assume sa bêtise. Mais contraire de l’ours et sa cocaïne, on ne ressortira pas accro au film après y avoir goûté...



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