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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Les critiques de Julien Brnl
Coco
Réalisateurs : Lee Unkrich et Adrian Molina
Article mis en ligne le 17 décembre 2017

par Julien Brnl

➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 29 novembre 2017

Signe(s) particulier(s) :

  • le film a été rebaptisé « Viva » au Brésil étant donné que le titre du film est trop proche du terme « cocô » en portugais, qui signifie un synonyme d’excrément ;
  • tout comme le film d’animation « La Légende de Manolo » de Jorge R. Gutierrez (2014), « Coco » s’inspire de la culture et des traditions mexicaines.

Résumé : Depuis déjà plusieurs générations, la musique est bannie dans la famille de Miguel. Un vrai déchirement pour le jeune garçon dont le rêve ultime est de devenir un musicien aussi accompli que son idole, Ernesto de la Cruz.
Bien décidé à prouver son talent, Miguel, par un étrange concours de circonstances, se retrouve propulsé dans un endroit aussi étonnant que coloré : le Pays des Morts. Là, il se lie d’amitié avec Hector, un gentil garçon mais un peu filou sur les bords. Ensemble, ils vont accomplir un voyage extraordinaire qui leur révèlera la véritable histoire qui se cache derrière celle de la famille de Miguel…

La critique

Un émerveillement. Disney-Pixar retrouve ici de son génie pour raconter des histoires universelles au caractère émotionnel puissant, en posant maintenant leurs valises au Mexique pour « Coco », leur nouvelle grande réussite.

« Un poco loco », s’en va chanter en gambadant sur scène le petit Miguel, au déhanché d’un certain Presley, la guitare bien en main, lors d’un concours de chant visant à rencontrer son père, Ernesto de la Cruz, au Pays des Morts, lors du célèbre jour des Morts au Mexique, où la frontière entre le monde des vivants et celui des défunts est opportune pour guider les esprits vers leur famille. C’est que ce jeune muchacho est passionné de musique, malgré la formelle interdiction de sa famille d’en pratiquer. Au travers d’une aventure au cœur d’un monde féerique, Miguel découvrira bientôt la véritable histoire insoupçonnable qui se cache derrière celle de sa famille... On n’en dira pas plus sur l’intrigue que vous réserve la nouvelle pépite du studio aux grandes oreilles, qui s’inscrit ici, vous l’aurez compris, dans la pure tradition mexicaine.

Question authenticité des propos, force est de constater que le studio a beaucoup misé pour rendre son histoire la plus respectueuse possible de la réalité, étant donné qu’il s’est entouré d’un co-réalisateur d’origine mexicaine, de conseillers culturels issus de familles mexicaines, et a mené des recherches approfondies durant trois années en parcourant le pays. Et il semble que le résultat soit à la hauteur du public indirectement touché par le film, soit les Mexicains, étant que le film y est devenu le plus gros succès filmographie de tous les temps ! Voilà donc qui est bien mérité, puisqu’au-delà de ce point de départ, Disney-Pixar a dès lors imaginé un monde imprégné de toute la beauté de cette culture, autour d’un scénario illustrant avec magie l’importance de la famille, ou encore la quête de la réalisation de ses rêves.
Si la trame narrative du film est classique, l’ensemble de l’œuvre est d’une richesse inouïe, où explosions de trouvailles et émotions en tous genres font la paire. Bien que le scénario ne s’éloigne pas des thèmes fédérateurs du studio, on ne peut en constater que sa maîtrise totale dans l’art d’arriver à ses fins. Tout d’abord, ce « Coco » nous illumine par sa succession de bonnes idées autour de son contexte spactio-culturel, en créant un monde des morts des plus colorés, où il y fait bon vivre (à moins d’être oublié par les humains), et où les squelettes sont des plus sympathiques, revêtis de « visages » renvoyant aux maquillages que portent les vivants lors de ce jour particulier. Mention spéciale à l’utilisation des alebrijes dans le récit, ces animaux spirituels et guides d’âmes égarées, ainsi qu’à la création d’un immense pont de pétales de soucis oranges, reliant les deux mondes en partant de l’au-delà, connexion faite grâce aux autels sur lesquels les vivants posent les photos de leurs défunts, ainsi que leurs mets préférés, dès lors pour les guider jusqu’à eux. Ce pont permet alors aux esprits d’être au plus proche des vivants en ce jour des Morts, pour autant que leur photo ait été exposée, ou qu’on ne les ait pas oubliés. Bref, visuellement, t’as le look, « Coco »...

Mais alors que le film nous comble les yeux, il n’en demeure pas moins un compteur d’une histoire hors pair, puisque vous serez ici, à n’en pas douter, ému par son dénouement, entre rire et larmes, non pas qu’il soit triste, mais tellement beau, et tellement... tant de choses, qu’il est impossible d’y résister. Outre le fait de croire en ses rêves, la plus grande originalité du métrage est ainsi de rendre hommage à nos êtres disparus et tant aimés, et de perpétuer leur souvenir. Pour un jeune public, voilà une valeur certaine et importante à inculquer, qui prend ici tout son sens. Bref, c’est majestueusement mis en images, et ça prend au cœur !

Il serait dommage de ne pas vanter aussi l’aventure musicale qui nous est offerte, concoctée avec soin, enregistrée avec un orchestre de 83 musiciens, composée par Michael Giacchino, à qui l’on doit la musique oscarisée de « Là-Haut » (2009), ainsi que par Kristen Andreson-Lopez et Robert Lopez, récompensés quant à eux pour leur travail sur « La Reine des Neiges » (2013). L’ensemble coule de source avec l’image et l’action, et semble avoir été réalisé en parallèle.



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