➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 22 août 2018

Signe(s) particulier(s) :

• premier long métrage du réalisateur Pierre Dudan, lui qui est un grand complice de Philippe Lacheau, ayant d’ailleurs participé au scénario de « Babysitting 2 » (2015) et à celui de « Alibi.com » (2017).

Résumé : Le Père Marc souhaite récolter des fonds pour construire un hôpital pour enfants en Haïti. Avec son groupe de musique chrétienne, il organise une tournée dans toute la France. A 33 ans, Christophe vit encore chez sa mère. Chanteur raté, mais guitariste de talent, il croise le chemin du Père Marc qui le recrute. Condition sine qua non : Chris doit se faire passer pour un membre du clergé ! Planqué sous une soutane, au sein de son groupe d’Apôtres un long chemin de croix commence alors pour Christ(Off)…

La critique

Dans « Coexister » de Fabrice Éboué sorti en octobre de l’année passée, il était question d’un producteur de musique qui, sous la pression de sa patronne, se devait de trouver un artiste de musique, si possible original, afin de rapporter gros à sa maison de disque... Vis-à-vis du contexte religieux épineux actuel, son choix s’est alors porté sur un groupe de musique aux croyances mixtes, composé d’un rabbin, d’un curé et d’un imam, afin de chanter le vivre ensemble, et surtout de faire beaucoup du bruit. Sauf que les religieux recrutés ne se sont pas franchement comportés comme de vrais saints...

Cette fois, dans « Christ(off) », ce n’est pas un producteur qui recrute, mais bien un Père, afin de créer un groupe de musique uniquement composé de religieux, et cela afin de gagner un concours de musique pour venir en aide aux enfants en Haïti. Tandis qu’il en manque un à l’appel, le Père fait la connaissance de Christophe, 33 ans, un raté tout juste mis à la porte de chez sa mère, mais (très) talentueux à la guitare... En échange d’un pourcentage sur les recettes, il accepte d’en être, tout en devant cacher sa véritable identité au reste du groupe, et surtout aux yeux de l’Église...

Sans surprise, le premier film de Pierre Dudan est un long chemin de croix. Car outre l’excuse humanitaire en arrière-plan de l’intrigue, on a bien du mal à pardonner ce « Christ(off) » de ses péchés. Pas marrante, et avec un second degré aux abonnés absents, cette comédie française vient donner un (sacré) coup de massue fatal (bazooka) à son genre, après un été déjà pourtant bien meurtrier le concernant.

Au départ, l’humour de ce road-movie sur les routes des paroisses de France appelle à rire à de nombreuses blagues liées aux prêtes catholiques (et chanteurs), et au côtoiement d’un groupe de personnalités situées aux antipodes les unes par rapport aux autres. Malheureusement, les répliques ici ont déjà été maintes fois entendues, elles qui sont parfois insultantes (notamment pour la communauté homosexuelle), et toujours ringardes. Quant aux péripéties vécues par la troupe, on peine à y trouver un quelconque intérêt, de là à fermer les yeux à plusieurs reprises.

La seule bonne idée décalée de ce récit est sans nul doute celle qui est liée au personnage interprété par Michaël Youn, qui semble acquérir petit à petit la stature d’un Messie devant les yeux médusés de ses complices de groupe. Au-delà de ça, son rôle, tout comme les autres, sont totalement surjoués.