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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Lars Klevberg
Child’s Play : la Poupée du Mal
Sortie le 19 juin 2019
Article mis en ligne le 4 juillet 2019

par Julien Brnl

Signe(s) particulier(s) :

  • huitième film de la saga « Chucky » débutée en 1988 avec « Jeu d’Enfant » de Tom Holland, tout en étant un reboot de ce film, n’ayant donc aucun lien avec les précédents volets, tandis qu’aucun membre du casting ou de l’équipe du film original n’y a participé ;
  • mis en scène par le cinéaste norvégien Lars Klevberg, à qui l’on doit notamment le film d’horreur « Polaroid » (d’après son propre court-métrage éponyme), lequel est également en train d’être exploité dans les salles mondiales après une distribution compliquée, avec jusqu’à présent une date de sortie en Allemagne (10.01.19) et en Angleterre (01.06.19)...
  • la poupée est ici renommée Buddi, en référence aux poupées « My Buddi Doll », alors que le symbole Wi-Fi au dessus du « i » de Buddi indique que la poupée possède des fonctions High-Tech ;
  • première fois de la saga que le personnage de Chucky n’est plus doublé par Brad Dourif, mais bien par Mark Hamill.

Résumé : L’entreprise Kaslan vient de lancer une nouvelle ligne de poupées High-Tech connues sous le nom Buddi, ce qui la rend célèbre dans le monde entier : elle constitue le cadeau parfait pour les enfants. Karen Barclay décide de donner une de ces poupées à son petit fils Andy pour son anniversaire. Cependant, un dysfonctionnement va pousser la poupée à adopter un comportement agressif et psychopathe, ce qui va provoquer une vague sanglante de morts dans le village...

La critique de Julien

Souvenez-vous... Dans « Jeu d’Enfant » (1988), premier film mettant en vedette la poupée démoniaque nommée « Chucky », un tueur en série psychopathe utilisait de la magie vaudou pour transférer son esprit dans le corps d’une poupée de la marque « Brave Gars » alors qu’il était tué dans un magasin de jouets par un détective, jurant ainsi de prendre sa revanche... Aussitôt achetée par une maman célibataire afin de l’offrir à son jeune fils Andy, il n’en fallait pas plus avant qu’il ne découvre la personnalité meurtrière de son nouveau compagnon. Depuis, la poupée en a effrayé plus d’un, tandis que son histoire a vu naître sept suites plus ou moins proche du film de série B, et dont la moitié est directement sortie chez nous en vidéo...

Il faut remonter jusqu’en 2008, lorsque le producteur de la série de films David Kirschner, et l’un de ses créateurs Don Mancini, ont évoqué pour la première fois l’idée d’un retour au point de départ, plus sombre et plus effrayant que le film original, tandis que Brad Dourif devait initialement revenir comme la voix de Chucky. Sauf qu’après la réception négative d’autres remakes similaires, tels que celui de « Vendredi 13 » (2009, réalisé par Marcus Nispel) et « A Nightmare on Elm Street » (2010, réalisé par Samuel Bayeret), le projet a finalement été avorté.

Il aura alors fallu attendre le 03 juillet de l’année passée pour que le distributeur Metro-Goldwyn-Mayer, toujours détenteur des droits du film original, décide de lancer un reboot, mais sans l’accord de l’équipe originale... Cependant, MGM a demandé à ses créateurs (Mancini et Kirschner) leur approbation à ce projet, ainsi que de pouvoir bénéficier de leurs noms sur l’affiche, ce qu’ils ont formellement refusés !

Et c’est donc finalement aujourd’hui que débarque sur nos écrans ce remake au même titre que le film de 1988. Alors, quelques jours seulement avant le retour d’une autre poupée maléfique au cinéma, êtes-vous plutôt Chucky, or not Chucky ?
« La Poupée du Mal » prend dès le départ des distances avec son modèle concernant les origines de Chucky. Ici, il est question de la multinationale Kaslan Corporation, qui vient de lancer « Buddi », une ligne révolutionnaire de poupées de haute technologie. Sauf que, dans une usine de montage au Vietnam, un employé est injustement licencié par son supérieur hiérarchique, lequel, en représailles, manipulera la poupée (qu’il assemble) en désactivant toutes ses fonctions de sécurité, avant de se suicider, laquelle arrivera ensuite dans les mains d’une certaine Karen Barclay, en vue d’être offerte à son fils Andy, afin de le réconforter, étant donné qu’ils viennent d’emménager dans un nouvel appartement, et qu’il doit supporter la présence de son nouveau beau-père, Shane, qu’il déteste... Détail également important, Andy n’a plus six ans, mais bien treize, ce qui change considérablement la donne...

Dans « Child’s Play » premier du nom, la poupée s’en prenait directement à la meilleure amie de Karen, elle qui gardait Andy pendant que Karen travaillait tard. Or, dans ce reboot, « Chucky » s’attache d’abord à Andy, avant de commencer à afficher des tendances un peu trop violentes, en souhaitant protéger un peu trop son « meilleur ami », de là à commettre l’irréparable... Face à la terreur, et à la perte de contrôle de la situation, Andy, aidé par deux nouveaux amis, rejettera Chucky, lequel, doté d’une intelligence High-Tech, prendra exponentiellement conscience de lui-même, et commencera à s’en prendre cette fois-ci à Andy...

Alors que l’on s’attendait à une relecture chirurgicale de l’œuvre de Tom Holland, force est de constater que ce film prend des libertés sur son aîné, tout en étant même nettement plus moderne. On s’étonne même à ce que le film soit effroyablement gore, surtout vis-à-vis de personnages infects, et par moment très dérangeant, étant donné la relation établie entre Andy et sa poupée, conditionnée à se trouver un « meilleur ami ». Sauf que Chucky n’est initialement pas en mesure de comprendre les paroles que l’humain prononce sans véritablement les penser, lequel les prend alors au premier degré... On apprend alors ici à connaître l’ennemi, et à comprendre à notre tour comment il le devient.

Et c’est angle de vue est pas mal du tout, d’autant plus qu’il permet de développer la psychologie du jeune gamin en question, en proie aux manipulations de sa poupée, qui le confronte au monde qui l’entoure, et même à sa mère. En effet, comment croire qu’un jouet pourrait être responsable ?

Pour le reste, il s’agit d’un slasher plutôt habituel et efficace, qui respecte son cahier de charges, mais sans innover, où les victimes de la poupée n’ont qu’à bien se tenir afin de ne pas trop souffrir... Pourtant, l’aspect physique de « Chucky » nouvelle génération n’est pas aussi effrayant que l’original, bien que c’est justement son aspect commun et sa métamorphose meurtrière qui en font un danger instable, lequel débarque parfois de nulle part...



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