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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Anna Boden et Ryan Fleck
Captain Marvel
Sortie le 6 mars 2019
Article mis en ligne le 15 mars 2019

par Julien Brnl

Signe(s) particulier(s) :

  • vingt-et-unième film de l’univers cinématographique Marvel débuté en 2008, neuvième de la phase III, et premier entièrement dédié à une super-héroïne de cet univers, au contraire par exemple de Black Widow (incarnée par Scarlett Johansson), pourtant introduite depuis « Iron Man 2 » ;
  • avant d’être rachetés en 1967 par Marvel Comics, les droits du nom « Captain Marvel » appartenaient à DC Comics, derrière lequel se cachait un héros masculin de Fawcett Publications, très inspiré de « Superman », quant à lui créé par C. C. Beck et Bill Parker, et apparu pour la première fois dans le numéro 2 de Whiz Comics en 1940, et renommé depuis 2011 en « Shazam ! », lequel aura aussi droit à son long métrage cette année-ci (le 03 avril dans les salles), mais chez DC ;
  • à son tour, avant de devenir « Captain Marvel », Carol Danvers a souvent changé de nom de code tout comme de costume au cours de sa carrière de super-héros, employant successivement les pseudonymes « Miss Marvel » (de 1977 à 1980), « Binaire » (de 1981 à 1997), « Warbird » (de 1998 à 2002), puis à nouveau « Miss Marvel » (de 2006 à 2012), et enfin celui qui lui vaut aujourd’hui le titre de sa première aventure solo.

Résumé : Captain Marvel raconte l’histoire de Carol Danvers qui va devenir l’une des super-héroïnes les plus puissantes de l’univers lorsque la Terre se révèle l’enjeu d’une guerre galactique entre deux races extraterrestre les Kree et les Skrulls.

La critique de Julien

Introduite dans l’une des scènes post-générique du film « Avengers 3 : Infinity War » sorti l’année passée, le MCU (l’univers cinématographique Marvel) offre enfin une origin-story centrée sur une super-héroïne, et pas n’importe laquelle. Motivé par le succès de « Wonder Woman » de Patty Jenkins chez le DCU (l’univers cinématographique DC Comics), Kevin Feige s’empare de « Captain Marvel » (le super-héros tout confondu le plus puissant de l’univers Marvel), laquelle tiendra d’ailleurs un rôle déterminant dans le combat des vengeurs contre le titan Thanos, dans « Avengers 4 : Endgame » (en salles fin avril).

Pour l’argument, nous voilà sur la planète Hala, terre des Kree, un peuple humanoïde à la technologie très avancée. Capable de prendre contact avec l’Intelligence Suprême (sous les airs d’une femme aux cheveux blancs), Vers (Brie Larson) n’a alors plus aucun souvenir en mémoire remontant à plus de six ans. Son mentor, Yon-Rogg (Jude Law), lui apprend alors à contrôler ses émotions et ses pouvoirs, elle qui est capable de déployer une force extrême avec ses seuls poings (desquels sortent une énergie inouïe), semblent-ils maîtrisés par Rogg... Après une mission sauvetage ratée sur la planète de leurs ennemis et extraterrestres métamorphes, les Skrulls, Vers s’échoue alors sur Terre, en 1995, avec quelques Skrulls à ses trousses. C’est là qu’elle fera alors la rencontre de Nick Fury (Samuel L. Jackson - rajeuni numériquement pour l’occasion), agent du SHIELD, et comprendra, en assemblant les bouts, qu’elle est d’origine terrienne, tandis que tout le monde la croyait morte dans un accident d’avion, survenu il y a six ans, alors qu’elle était accompagnée par le Docteur Wendy Lawson, elle qui ressemble étrangement dans les visions de Vers à l’apparence prise par l’Intelligence Suprême. Or, Lawson travaillait à l’époque sur une mission de code Pegasus, en vue de créer un moteur « supra-luminique » alimenté par un certain Tesseract, dans le but de protéger son peuple des persécutions ennemies...

Oscar de la Meilleure actrice pour son rôle dans « Room » de Lenny Abrahamson en 2015, il n’a pas fallu longtemps pour que le tout Hollywood frappe à la porte de la chambre de Brie Larson, originaire de Sacramento, elle qui a notamment remporté la même année le Golden Globe, le SAG Award et le BAFTA Award dans la même catégorie. Depuis lors, on a pu la voir dans « Kong : Skull Island » de Jordan Vogt-Roberts ou encore dans « Le Château de Verre » de Destin Daniel Cretton sortis la même année 2017, tandis qu’elle s’est aussi essayée (discrètement) à la réalisation avec « Unicorn Store » (disponible mondialement sur Netflix en avril prochain), présenté au Festival International du Film de Toronto, et dans lequel elle dirigeait un certain Samuel L. Jackson, avec lequel elle a déjà tourné plusieurs fois, dont pour « Captain Marvel ». Tout ça pour dire que Brie Larson a déjà un CV très impressionnant (surtout à son âge), et cela dans tout type de projets cinématographiques. D’ailleurs, la voilà aujourd’hui dans la peau d’une super-héroïne. Et quelle héroïne ! Certes un peu trop jolie pour le rôle, Larson incarne un personnage qui se révèle intéressant par son histoire, faite d’une énorme trahison, et de manipulation de pouvoir. Moins charismatique que Gal Gadot dans la peau de « Wonder Woman », elle n’en reste pas moins convaincante, et méritante. Pas facile en effet de camper un rôle si important, lequel va tout de même marquer d’une pierre à l’édifice le destin de l’humanité dans le prochain « Avengers ». Le film voit aussi l’occasion de retrouver un Samuel L. Jackson, alias Nick Fury, rajeuni, avec son air faussement bougon, et à la réplique bien sentie. D’ailleurs, ce dernier trouvera un camarade de route assez cocasse, puisqu’il s’agit d’un chat, nommé Goose... Cet animal, assez particulier, est en plus une jolie source d’humour au sein de ce vingt-et-unième film de l’univers cinématographique Marvel. Mais on vous laissera découvrir (avec plaisir) de quoi il en ressort ! Aussi, Jude Law tire son épingle du jeu, sauf qu’on n’en dira pas plus. Mais ce que l’on retiendra le plus au niveau des personnages est très certainement l’alchimie qui lie Captain Marvel avec Nick Fury.

En établissant des connections fondamentales avec les autres films de l’écurie Marvel (qui le succèdent tous chronologiquement excepté pour « Captain America : the First Avenger »), « Captain Marvel » répond à des questions qu’on s’était peut-être déjà posées, comme par exemple l’origine du mot « Avengers », ou encore ce qui a rendu Fury borgne. Certes, ces révélations ne révolutionnent en rien l’univers étendu, mais elles prouvent le soin apporté aux différents scénarios, et à l’emboîtement des (més)aventures des héros. Dans l’absolu, maintenant, et un peu (beaucoup) à la manière du « Alita : Battle Angel » de Robert Rodriguez, « Captain Marvel » laisse place à la quête d’affirmation d’une femme, laquelle devra pour cela découvrir d’où elle vient et pourquoi elle semble posséder une force aussi imbattable, et cela en essuyant aussi bien les coups-bas, qu’en les assumant, lesquels la forgeront, et lui permettront de devenir « Captain Marvel ».

Baignée dans un ambiance 90s, la mise en scène du film respecte la recette bien huilée du duo Disney/Marvel, lequel nous offre un spectacle visuel euphorisant, délicieusement rétro, parsemé d’une bande-originale d’époque (on adore notamment la scène de combat final au son du « Just a Girl » de No Doubt), saupoudré d’une touche d’humour, d’un rythme soutenu, et nourri de flash-back éclaircissants. On apprécie aussi énormément le soin apporté à l’image, et plus précisément à la profondeur de champ. Certaines scènes d’action se vivent alors sous un large angle de vue, ce qui permet de profiter pleinement de plus de détails, et qui offre une perspective plus audacieuse.



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