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Craig Gillespie
Cruella
Sortie du film le 09 juin 2021
Article mis en ligne le 14 juin 2021

par Julien Brnl

Genre : Comédie dramatique

Durée : 134’

Acteurs : Emma Stone, Emma Thompson, Joel Fry, Paul Walter Hauser, Dev Patel, Emily Beecham, Mark Strong...

Synopsis :
Londres, années 70, en plein mouvement punk rock. Escroc pleine de talent, Estella est résolue à se faire un nom dans le milieu de la mode. Elle se lie d’amitié avec deux jeunes vauriens qui apprécient ses compétences d’arnaqueuse et mène avec eux une existence criminelle dans les rues de Londres. Un jour, ses créations se font remarquer par la baronne von Hellman, une grande figure de la mode, terriblement chic et horriblement snob. Mais leur relation va déclencher une série de révélations qui amèneront Estella à se laisser envahir par sa part sombre, au point de donner naissance à l’impitoyable Cruella, une brillante jeune femme assoiffée de mode et de vengeance...

La critique de Julien

Cela faisait longtemps qu’on était curieux de découvrir cette origin-story centrée sur le célèbre antagoniste des « 101 Dalmatiens », alias Cruella de Vil, et d’autant plus lorsqu’on a appris, en 2016, que c’était la pétillante Emma Stone qui allait y incarner le rôle-titre, elle qui en est également productrice déléguée, au même titre qu’une certaine Glenn Close, laquelle avait quant à elle incarné ce même personnage dans les deux précédents films (sortis respectivement en 1996 et 2000) en live-action inspirés par le roman (1956) de Dodie Smith. « Cruella » explore alors la jeunesse de ce personnage emblématique d’un des classiques de Disney. On y découvre ainsi l’histoire de l’intrépide Estella (Emma Stone), une jeune femme orpheline dont le rêve est de devenir une grande créatrice de mode, elle qui vit depuis son enfance avec deux jeunes vagabonds, Jasper (Joel Fry) et Horace (Paul Walter Hauser), « sa seule famille », eux qui apprécient d’ailleurs ses compétences d’arnaqueuse, lesquels mènent tous ensemble une petite existence d’escrocs dans les rues londoniennes des années septante. Jusqu’au jour où Estella va attirer la curiosité de la Baronne von Hellman (Emma Thompson), une créatrice impitoyable, ayant un lien avec son passé, tandis qu’elle va réveiller en elle sa part sombre, Cruella d’Enfer...

Quand on voit le résultat, on comprend pourquoi Disney souhaitait depuis longtemps réaliser un préquel sur Cruella de Vil. La présence au casting de Emma Thompson et Emma Stone n’était donc pas anodine, elles qui interprètent ici des personnages hauts en couleur, comme on les aime, entourés de seconds-rôles truculents à souhait (Paul Walter Hauser en tête). Thompson incarne alors avec dévouement et efficacité une célèbre créatrice de haute couture, terriblement élégante, maniérée et horriblement snob, elle qui s’en donne à cœur-joie, dans ce rôle il est vrai qui rappelle celui de Miranda Priestly, joué par Meryl Streep, dans « Le Diable s’Habille en Prada » (2006) de David Frankel. L’autre Emma (Stone) donne quant à elle du fil à retordre à son adversaire de jeu, dans une prestation qui offre bien plus qu’espéré sur les premières heures de la terrible Cruella d’Enfer. Et on dirait même bien plus, étant donné que cette origin-story change littéralement notre regard sur ce personnage, et ses intentions, étant donné un scénario en couches, lequel nous apprend bien des choses insoupçonnées sur ce personnage. Alors rien que pour cela, on peut déjà dire que le film a réussi son pari, soit celui de créer un passé cohérent, une identité à part entière et complexe à cette femme, dite si cruelle et diabolique, elle qui, plus tard, deviendra totalement obsédée par les fourrures, et prête à tout pour créer un superbe manteau en fourrure de chiots dalmatiens. Comme quoi, parfois, les origin-story ont du bon ! Alors attention, on est bien ici dans un Disney ; ne cherchez donc pas un semblant de réalisme dans la plupart des péripéties et leurs successions. On va dire que c’est pour assurer l’art du spectacle !

Globalement, le film de Craig Gillespie (« Moi, Tonya ») est un divertissement comme seul Disney en a le secret, lequel profite avec malice et flamboyance du cadre spatio-temporel dans lequel s’inscrit cette histoire, soit le mouvement punk-rock, à Londres, dans les années septante, et d’autant plus dans l’univers de la mode. Autant dire que le film est une vitrine sur-mesure de décors et (surtout) de costumes absolument grandioses. La caméra du cinéaste filme alors des plans d’une beauté démesurée, très stylisée. Mais le film tire parfois sur la corde, à trop vouloir chercher l’effet, lui qui nous offre d’ailleurs quelques scènes trop chargées, et en longueur, aussi, avec notamment des débuts quelques peu hésitants. Mais d’un point du vue artistique, le seul véritable point noir qu’on lui trouve, c’est l’utilisation d’effets spéciaux pour la création des chiens. Dommage ou non, on ne sait quoi en penser. Qu’importe, cela ne gâche en rien le plaisir du spectateur d’assister, pas à pa(tte)s, révélations après révélations, à la naissance de Cruella, rythmée par une bande-originale tonitruante, bercée par les années 60-70. On y retrouve, entre autres, Ohio Players, The Doors, Electric Light Orchestra, Zombies ou encore une chanson inédite du groupe Florence and the Machine, « Call Me Cruella », spécialement composée pour le film.

Pour terminer, on vous invite à rester tranquillement dans votre siège de cinéma pour une scène post-générique qui saura vous plaire, et même vous exciter au plus haut point... Une chose est certaine, Cruella a du chien ! Mais qu’elle cruelle diablesse !



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