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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Bryan Singer et Dexter Fletcher
Bohemian Rhapsody
Sortie le 31 octobre 2018
Article mis en ligne le 24 octobre 2018

par Charles De Clercq

Synopsis : Le film retrace le destin extraordinaire du groupe Queen et de leur chanteur emblématique Freddie Mercury, qui a défié les stéréotypes, brisé les conventions et révolutionné la musique. Du succès fulgurant de Freddie Mercury à ses excès, risquant la quasi-implosion du groupe, jusqu’à son retour triomphal sur scène lors du concert Live Aid, alors qu’il était frappé par la maladie, découvrez la vie exceptionnelle d’un homme qui continue d’inspirer les outsiders, les rêveurs et tous ceux qui aiment la musique.

Acteurs : Rami Malek, Mike Myers, Aidan Gillen, Gwilym Lee, Joseph Mazzello, Ben Hardy, Lucy Boynton, Tom Hollander.

Malgré les premières critiques dont certaines sont désastreuses nous avons apprécié le film et nous abandonnons probablement notre rôle de « critique » pour faire appel, plus encore que de coutume, à notre subjectivité tout en précisant que s’agissant de Queen et de Freddie Mercury nous atteignons notre domaine d’incompétence. Lorsque le groupe et le chanteur débutaient trouvaient leur essor, nous avions 18 ans et ce n’était pas notre genre musical (si tant est que nous en avions un à l’époque, à part les chansons de variété qui étaient diffusées sur des chaines commerciales). Nous savons donc « dans notre tête » ce que sont le groupe et Freddie mais sans que ce soit dans nos tripes. C’est le hasard d’une bande annonce qui nous a fait prendre conscience de deux choses. La première, le jeu fabuleux, extraordinaire de l’acteur Rami Malek que nous avions vraiment pleinement découvert dans la série Mr Robot. La deuxième, surprenante est que les quelques extaits musicaux de la bande-annonce éveillaient en nous une émotion qui était de l’ordre de la nostalgie. Comme si revenaient à la surface des souvenris auditifs totalement enfouis. C’est donc avec un a priori très positif que nous sommes entré en vision presse pour découvrir le film en version IMAX sans cependant avoir des outils pour appréhender les divers éléments de l’intrigue dont nous ne connaissions que des bribes.

Et, nous avons été submergé par le film, l’intrigue, la bande son, le jeu et la chorégraphie de Malek qui incarne magistralement Freddie Mercury sans cependant en être un clone. On sent un travail extraordinaire en amont, même si sa voix a été remplacée par celle de Freddie Mercury dans le montage final (et une scène a été installée en plein air pour certains plans). Selon ceux qui connaissent bien le groupe, Mercury n’avait pas annoncé sa séropositivité avant le concert Live Aid, contrairement à ce que montre le film. Licence « poétique » pour inclure cela dans un film qui se termine par ce concert (tout en en faisant une confession privée aux membres du groupe). L’évolution progressive du « héros », depuis son enracinement familial jusqu’à la prise de conscience de son identité sexuelle, la difficulté de l’assumer et reconnaître, sa vie sulfureuse et déjantée sont certes traitées de façon bien trop sage (mais cela permet d’offrir un film « tous publics ») nous a semblé suffisamment éclairante pour comprendre le tournant que prendra sa vie et sa carrière.

Il s’agit donc d’un biopic très classique (certains diront beaucoup trop) qui rend compte des débuts de la formation de Queen jusqu’au concert Live Aid le 13 juillet 1985 dont l’essentiel de leur participation est reconstitué dans la dernière partie du film. L’on retiendra surtout l’excellence du jeu de Rami Malek, littéralement habité par Freddie Mercury.

Certains reprochent (notamment et pas que) certains anachronismes voire des distorsions entre la réalité et le raconté... ou encore l’exagération dans les prothèses dentaires utilisées pour Rami Malek. Pour ces dernières, c’est justement le « un peu trop » (sans être too much) qui permet d’assurer la ressemblance. C’est ce que font les imitateurs qui, par l’un ou l’autre trait forcé, arrive à s’effacer au profit du modèle imité. C’était, dans un autre domaine, le cas pour le zozotement de Louis Garrel, lorsqu’il donne corps à Jean-Luc Godard dans Le Redoutable.

S’agissant de chronologie erronée, de paternité des chansons, ce sont certes des arguments « valides » mais que nous n’avons pas repris, trop habitué que à devoir travailler « professionnellement » avec des textes bibliques et évangéliques en particulier qui, justement, sont en décalage entre la « réalité historique » et la « vérité » proclamée (quant aux anachronismes...). Et donc, l’on peut traiter de ces distorsions dans un « atelier biblique » mais se laisser prendre par le feu sacré du texte dans une prédication... Que les « biographies » de Jésus que peuvent être les évangiles ne soient pas la « réalité » de « Monsieur Jésus, le nazoréen, qui a parcouru les routes de Galilée au début des années trente de l’ère courante », nous en convenons, mais ce qui fait vivre, l’est le récit de foi qui nous est conté.

C’est un peu ce qui nous est arrivé avec ce film que nous n’avons pas décortiqué pour le comparer avec l’histoire (« réelle ») du groupe et de F. Mercury, parce que nous nous sommes laissé emporter par les vagues d’une nostalgie adolescente qui nous ont submergé.

Mise à jour 23/11/18 : L’on pourra lire avec intérêt cet article de Libération (ici en pdf) qui analyse les contrevérités du film et son caractère hétéronormé. L’on en convient volontiers mais ceci ne diminue pas l’enthousiasme ressenti. C’est qu’il faut faire avec les normes du temps, pour le meilleur et le pire. Ainsi, dernièrement, la probable censure de certaines images du film Girl pour son passage sur le réseau Netflix. Ou encore l’image de la femme dans certaines productions qui, aujourd’hui, à l’ère du #MeToo, ne passeraient plus...

Lien vers l’analyse du Rayon vert.

Lien vers la critique de Julien

Bohemian Rhapsody : Trailer #2 HD VO st FR/NL
Bohemian Rhapsody : Trailer #2 HD VO st FR/NL
Le film retrace le destin extraordinaire du groupe Queen et de leur chanteur emblématique Freddie Mercury, qui a défié les stéréotypes, brisé les conventions et révolutionné la musique...
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