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CINECURE
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Denis Villeneuve
Blade Runner 2049
Sortie le 4 octobre 2017
Article mis en ligne le 2 octobre 2017

par Charles De Clercq

Synopsis : En 2049, la société est fragilisée par les nombreuses tensions entre les humains et leurs esclaves créés par bioingénierie. L’officier K est un Blade Runner : il fait partie d’une force d’intervention d’élite chargée de trouver et d’éliminer ceux qui n’obéissent pas aux ordres des humains. Lorsqu’il découvre un secret enfoui depuis longtemps et capable de changer le monde, les plus hautes instances décident que c’est à son tour d’être traqué et éliminé. Son seul espoir est de retrouver Rick Deckard, un ancien Blade Runner qui a disparu depuis des décennies...

Acteurs : Ryan Gosling, Robin Wright, Harrison Ford, Jared Leto, Ana de Armas, Dave Bautista, Lennie James, Mackenzie Davis.

Mise à jour : Nous avons revu Blade Runner [le « final cut » (2007) du film de 1982]. Vingt-quatre heures près avoir vu Blade Runner 2049 donc ! Que dire ? Deux chefs d’œuvre. Et Vangelis sur une très bonne installation sono (et grand écran) c’est de haut niveau. D’avoir revu le premier, nous découvrons à la fois l’immense respect de Villeneuve par rapport à l’originel, mais aussi la coloration toute personnelle qu’il apporte à cet univers 2049. C’est du pur Villeneuve (surtout celui de Enemy - cf. ci-après).
Une suite est très improbable, même nous n’adhérons pas à la lecture d’un confrère Ruben Nollet qui écrit dans le quotidien gratuit Metro : « Mais lorsque le générique de fin défile à l’écran, ’Blade Runner 2049’ est tout à fait terminé. A la différence d’un vrai classique, il me semble ».
Nous avons, quant à nous, l’impression que rien n’est terminé, que tout commence. Que tant de pistes restent ouvertes dans l’intrigue, pour la réflexion, la relecture... Que nous avons déjà affaire un un « grand classique » !

La projection presse a été précédée d’un message du réalisateur demandant de ne pas « spoiler » le film en en dévoilant des éléments essentiels. Nous respecterons cette demande, d’autant qu’il serait regrettable de divulgâcher ainsi un film attendu depuis longtemps par de nombreux fans. Le réalisateur lui aussi était attendu au tournant sur ce film. La majorité des réalisations de Villeneuve, pour ne pas dire la totalité est de haut niveau, même si certains de ses films laissent le spectateur avec des questions, parfois nombreuses. Il est probable que cette suite du premier Blade Runner qui avait dû prendre le temps pour séduire (il y a même eu cinq versions au total !) posera de nombreuses questions. Un confrère nous disait au sortir de la vision qu’il lui faudrait bien revoir le film une deuxième fois pour en saisir les différents axes narratifs et pour obtenir des réponses à ses interrogations.

Nous retrouvons bien entendu l’univers initié par Ridley Scott, mais nous sommes trente ans plus tard. Les choses ont changé (sauf peut-être certains éléments qui ne sont pas différents de ceux d’aujourd’hui : vêtements, aménagement de certains appartements) et le film nous a donné l’impression d’une coloration à la Mad Max. Plus encore, c’est bien d’une relecture « à la Villeneuve » qu’il s’agit à tel point que certains plans et situations nous ramenaient à Enemy. C’est notamment une extraordinaire scène d’amour fusionnelle qui nous y a fait penser, telle que nous n’en avons jamais vue au cinéma ! Si les effets spéciaux sont bien présents, ils ne dénaturent pas le film pour laisser place à l’humain ou, plus exactement à une réflexion sur ce qu’est l’humain, sur son identité. Et il s’agit bien entendu de savoir ce qui est humain chez les réplicants, à savoir les corps qui ont été créés en laboratoire avec un aspect très humain, mais compris comme étant sans « âme ». Il sont bien plus forts, puissants et performants que les vrais hommes. Le film pose aussi la question de savoir qui est un réplicant et qui ne l’est pas (tout comme dans le premier), mais ajoutant une nouvelle intrigue qui permet de mettre en place une quête inattendue à la suite de la découverte d’un coffre enterré au pied d’un arbre. Les acteurs habitent leurs rôles de façon très convaincante dans un film de 166 minutes qui demanderait bien une suite tant il est riche d’éléments et de questions nouvelles. Ryan Gosling est l’acteur qu’il fallait pour incarner ce réplicant de nouvelle génération et qui pourchasse ses semblables des générations précédentes. Ce blade runner, censé ne pas avoir de sentiment arrive à exprimer des « émotions » tout particulièrement dans les moments où il est mutique. N’oublions pas non plus Jared Leto qui est, comme souvent, méconnaissable dans le rôle de Niander Wallace... aveugle.

Les effets spéciaux sont particulièrement réussis et mis en valeur par une bande son impressionnante et une musique de Benjamin Wallfisch et de Hans Zimmer. Les images magnifiques sont dues à Roger Deakins (et tout particulièrement pour les projections en Imax). Le réalisateur tutoie les sommets et ne déçoit pas même s’il laisse beaucoup de pistes à explorer.



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