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Cate Shortland
Black Widow
Sortie du film le 07 juillet 2021
Article mis en ligne le 13 juillet 2021

par Julien Brnl

Genre : Action, science-fiction

Durée : 134’

Acteurs : Scarlett Johansson, Florence Pugh, David Harbour, Rachel Weisz, O.T. Fagbenle, William Hurt, Ray Winstone...

Synopsis :
Natasha Romanoff, alias Black Widow, voit resurgir la part la plus sombre de son passé pour faire face à une redoutable conspiration liée à sa vie d’autrefois. Poursuivie par une force qui ne reculera devant rien pour l’abattre, Natasha doit renouer avec ses activités d’espionne et avec des liens qui furent brisés, bien avant qu’elle ne rejoigne les Avengers.

La critique de Julien

Cela fait plus d’une année que « Black Widow », 24e film du MCU et premier de sa phase IV, tisse sa toile en attendant de débarquer dans les salles de cinéma, lequel est, comme son titre l’indique, centré sur le personnage de la Veuve noire, jouée par Scarlett Johansson. Sauf que, sur la ligne du temps de l’univers Marvel, ce film se situe après les événements survenus dans « Captain America : Civil War » (2016) et avant ceux de « Avengers : Infinity War » (2018), alors que Natasha Romanoff, de son « vrai » nom, après avoir violé les accords de Sokovie, se voit forcée de faire face à un complot lié à son passé, ce qui la poussera à renouer le contact avec des personnes qu’elle a connues plusieurs années avant de devenir membre des Avengers.

Sorti en simultané sur Disney+ en achat numérique au prix de 21,99€ via le programme Accès Premium, « Black Widow » nous en apprend donc pas mal (et sans spoiler ici) sur la jeunesse de Natasha Romanoff, sur sa famille, dont ses parents Alexei Shostakov (David Harbour) et Melina Vostokoff (Rachel Weisz), et ses anciennes activités indépendantes de sa volonté, elle qui est toujours marquée par un traumatisme passé. C’est qu’avant de rejoindre le SHIELD, puis les Avengers, Natasha a été exploitée, au même titre que sa sœur Yelena Belova (Florence Pugh), par Dreykov (Ray Winstone), un ancien général russe et chef de la Chambre Rouge (haut lieu d’entraînements d’anciens assassins hautement qualifiés du KGB), qu’elle a alors tuée après avoir orchestré le bombardement de ses appartements à Budapest, faisant de la fille de ce dernier une victime collatérale. Quelques années plus tard, alors en fuite, et cachée en Norvège, Natasha se verra attaquée par un ennemi capable d’imiter le style de combat de ses adversaires, lui qui semble alors davantage intéressé par une valise glissée par un inconnu dans la voiture de Natasha. Parvenant à lui échapper, avec celle-ci, Natasha enquêtera sur cette valise et son contenu, apprenant au passage, une terrible réalité qui la ramènera d’autant plus dans son passé.

Que penser de « Black Widow », si ce n’est qu’il n’apporte pas grand-chose au MCU, mais a au moins le mérite de marquer la transition entre le personnage de Scarlett Johansson et celui de Florence Pugh en tant que Veuve noir dans le MCU, suite au décès de Natasha Romanoff dans « Avengers : Endgame ». Car l’intrigue de cette origin-story (sans vouloir en être une), en forme de parenthèse actuelle au MCU, arrive beaucoup trop tard, d’autant plus que l’on sait tous où l’histoire va aboutir. Le film ne cesse alors de resasser le poids familial qui lie les deux sœurs, et cela au sein d’une histoire d’espionnage, à base d’agents soviétiques infiltrés, somme toute classique, donc, laquelle nous rappelle d’ailleurs le film « Red Sparrow » (2018) de Francis Lawrence, avec Jennifer Lawrence, adapté du roman du même nom de Jason Matthews. On apprécie tout de même ses intervenants, dont un rôle plutôt cocasse et marrant pour David Harbour, en homologue super-soldat russe de Captain America, et figure paternelle de Romanoff et Belova, ou encore la complicité évidente et existante entre les actrices Scarlett Johansson et Florence Pugh. Par contre, Rachel Weisz, dans le rôle de la figure maternelle, n’est malheureusement pas crédible (pas une ride de plus en 21 ans !), et inutilement peu clair dans ses intentions.

Pas aussi fouillé et fou que ce à quoi le MCU nous avait alors habitué, « Black Widow » tente alors d’impressionner avec ses quelques pirouettes scénaristiques, masques faciaux et scènes de combats parfaitement chorégraphiés. S’il y arrive par moments (le final dans les airs), le film manque terriblement d’originalité, de souffle. Réalisé par Cate Shortland, venue du cinéma d’auteur, que rien ne prédestinait donc à la réalisation pour Marvel Studios, « Black Widow » s’inscrit aussi dans la mouvance post-#MeToo, mais quelque peu opportuniste, étant donné notamment un antagoniste grossier surligné, et particulièrement écœurant depuis ses hauts quartiers perchés. Par contre, on apprécie l’auto-dérision faite littéralement à la position super-héroïque mais hyper-sexuée de la femme dans le MCU, et plus particulièrement à celle de le défunte Natasha Romanoff, lorsqu’elle s’apprêtait au combat, même si le film y revient un peu trop souvent.

Au final, « Black Widow » se regarde, notamment pour son spectacle-type emballé à la sauce Marvel, version féministe, mais sans jamais réussir à se frotter aux autres films solo du catalogue. On ne retiendra dès lors pour la suite que la scène post-générique, sans doute la plus utile et excitante du projet, vis-à-vis du MCU et de ses différents supports de diffusion. Mais tout cela est bien triste pour le personnage de la Veuve noire, qui n’aura jamais véritablement connu son quart d’heure de gloire, mais bien ici un devoir de mémoire, déjà oublié...



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