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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Les critiques de Julien Brnl
Battle of the Sexes
Réalisateurs : Jonathan Dayton et Valerie Faris
Article mis en ligne le 2 décembre 2017

par Julien Brnl

➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 08 novembre 2017

Signe(s) particulier(s) :

  • troisième collaboration entre les réalisateurs Jonathan Dayton et Valerie Faris, mari et femme à la vie, après « Little Miss Sunshine » (2006) et « Elle s’Appelle Ruby » (2012) ;
  • pour les scènes de matchs, c’est Kaitlyn Christian et Vince Spadea qui ont doublé Emma Stone et Steve Carell.

Résumé : 1972. La championne de tennis Billie Jean King remporte trois titres du Grand Chelem. Mais loin de se satisfaire de son palmarès, elle s’engage dans un combat pour que les femmes soient aussi respectées que les hommes sur les courts de tennis. C’est alors que l’ancien numéro un mondial Bobby Riggs, profondément misogyne et provocateur, met Billie Jean au défi de l’affronter en match simple…

La critique

Décidément, le tennis n’aura jamais été autant représenté au cinéma qu’en ce mois de novembre ! Après avoir découvert l’affrontement de deux joueurs de légende dans « Borg vs McEnroe » (de Janus Metz), place maintenant à celui qui opposait, en 1972, la star montante Billie Jean King (âgée de 29 ans) et l’ancien numéro 1 mondial Bobby Rings (alors retraité et âgé de 55 ans). Dans « Battle of the Sexes », le couple de réalisateurs Jonathan Dayton et Valerie Faris (à qui l’on doit l’excellentissime road-movie « Little Miss Sunshine ») se penche d’une part sur le combat d’une femme pour l’égalité des sexes sur le court de tennis à travers un match historique grandiloquent, et d’autre part, sur son propre combat pour sa liberté sexuelle, elle qui cachait alors son homosexualité.

Même si le but était de réaliser avant tout un bon film, on est clairement ici dans le biopic ultra-formaté pour amasser des récompenses « en veux-tu, en voilà ». D’ailleurs, les réalisateurs se sont entourés de la crème de la crème technique actuelle du monde du cinéma, dont Simon Beaufoy au scénario (Oscar du Meilleur scénario adapté pour « Slumdog Millionaire »), Danny Boyle à la co-production, Pamela Martin au montage (nommé à l’Oscar du Meilleur montage pour « Fighter »), le compositeur Nicholas Britell (nommé aux Oscars pour la bande-originale de « Moonlight »), ou encore (et surtout) Linus Sandgren, oscarisé pour son travail sur la photographie du sublimissime « La La Land ». Bref, avec une équipe pareille, comment ne pas mettre en boîte un film qui a du potentiel ?

Revenons d’ailleurs ici sur le travail du chef-opérateur, à qui l’on doit donc des merveilles dans le dernier film de Damien Chazelle, et qui réalise également ici un très beau travail. On a bien l’impression que ce match de légende a été tourné en 1970, et non de nos jours, suite au choix de le tourner en 35 mm. L’image est donc pleine de couleurs très marquées, et possède un grain qui réchauffe les cœurs. Simon Beaufoy, lui, pour le bien de l’authenticité du récit, s’est entretenu pendant de longues heures avec Billie Jean King quant aux coulisses de ce match, ainsi que sur sa trajectoire personnelle en parallèle, elle qui faisait entièrement confiance au scénariste.

Force est de constater que le résultat est franchement à la hauteur des attentes. « Battle of the Sexes » nous offre l’envers du décor d’un match sur-médiatisé (90 millions de téléspectateurs) ainsi que le match en question, aux enjeux bien différents de toute part. Elle se battait pour le droit des femmes et l’égalité des sexes sur le « ring », tandis que lui, par esprit machiste, frondeur, et d’autopromotion, cherchait à prouver que les femmes ne savaient pas gérer la pression et ne méritaient pas le même salaire que la gent masculine au tennis... Mais le script ne s’arrête pas là, puisqu’il s’intéresse aussi à l’intime de nos deux joueurs en parallèle à cet affrontement. Billie Jean, à l’époque, cachait alors sa véritable orientation sexuelle (elle qui était alors mariée à un homme), et gare aux sponsors s’ils venaient à l’apprendre (mais surtout à sa carrière), alors que Bobby Rings, lui, détruisait son couple à petit feu, par sa nécessité de mépris, son ego, et son côté mégalomane. D’ailleurs, ce dernier était bien plus occupé à son image qu’à s’occuper de son mariage.

Emma Stone est ici physiquement confondante avec Billie Jean, (grâce à un accoutrement très vintage - les lunettes lui vont tout autant que les paillettes), et Steve Carell parfait en gugusse et showman au franc-parler dérisoire, mais pris très au sérieux à l’époque. D’ailleurs, si le film met principalement en place le double combat d’une femme pour sa liberté sportive et sexuelle, celui-ci nous rappelle que le chemin est encore long du côté de la condition féminine, et pas que...

On pourrait, malgré tous ses bons points, reprocher au film de Jonathan Dayton et Valerie Faris de s’éparpiller tout au long de son histoire, et ainsi ne pas aller jusqu’au bout de ses idées. Mais « Battle of the Sexes » ne loupe pourtant aucun revers, sans marquer non plus des aces.

Bande-annonce :

Battle of the Sexes : Trailer HD VO st FR
Battle of the Sexes : Trailer HD VO st FR

1972. La championne de tennis Billie Jean King remporte trois titres du Grand Chelem. Mais loin de se satisfaire de son palmarès, elle s’engage dans un combat pour que les femmes soient aussi...
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