Bandeau
CINECURE
L’actualité du cinéma

Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Joe & Anthony Russo
Avengers 4 : Endgame
Sortie le 24 avril 2019
Article mis en ligne le 3 mai 2019

par Julien Brnl

Signe(s) particulier(s) :

  • 22ème film de l’Univers cinématographique Marvel, débuté en 2008, et 10ème et avant-dernier de la phase III ;
  • suite directe de « Avengers : Infinity War » (2018) ;
  • avec 357 millions de dollars de recette au box-office domestique (nord-américain) lors de son week-end de lancement et 866 millions de dollars de recette au démarrage au box-office étranger, le film a réalisé des records à tous les niveaux, lequel a enregistré plus de 1,223 milliard de dollars de recette en seulement cinq jours d’exploitation dans le monde. Et ça ne fait que commencer... ;
  • il n’y a à l’issue du film aucune scène à mi-générique ou à la fin de celui-ci, annonçant dès lors les prochains films, comme c’était de tradition dans les précédents films du MCU. Mais il y a par contre un bruit, en guise d’hommage...

Résumé : Après leur défaite face au Titan Thanos qui s’est approprié toutes les Pierres du Gant de l’infini pour anéantir « la moitié de tous les êtres vivants de l’univers », les quelques Avengers ayant survécu à son claquement de doigts vont essayer de trouver une solution pour ramener leurs coéquipiers et les milliards de disparus à la vie, et ainsi vaincre Thanos.

La critique de Julien

S’il y avait bien un film que l’on attendait cette année (et même depuis bien longtemps), c’est bien celui-ci ! « Avengers : Endgame » marque ainsi la fin d’une ère super-héroïque, étant donné qu’il s’agit de la suite directe « d’Infinity War », formants alors ensemble la conclusion narrative de la phase III de cet univers commercial dantesque, bien que « Spider-Man 2 : Far From Home » sera officieusement le film qui la clôturera. Quoi qu’il en soit, « Endgame » marque la fin du cycle des « gemmes de l’infini » démarré avec le film « Iron Man » (de Jon Favreau) en 2008. Souvenez-vous alors du tragique dénouement de la précédente réunion de tous les super-héros, au Wakanda, où le titan Thanos réalisait sa prophétie d’éradication de la moitié de tous les êtres vivants de l’univers en un claquement de doigts. Ne reste plus maintenant que Tony Stark et Nébula d’un côté (à la dérive dans l’espace à bord du vaisseau des Gardiens de la Galaxie), et Captain America, Black Widow, Hulk, Thor, Rocket, Pepper Potts et War Machine de l’autre (sur Terre). Ne parvenant pas à tirer un trait sur le passé, ils tenteront alors, par n’importe quel(s) moyen(s), de ramener à la vie tous les innocents, dont leurs amis, bien aidés alors par d’autres survivants (et revenants dans l’équipe), dont Clint Barton (Œil-de-faucon), Scott Lang (Ant-Man), et la dernière recrue en date, Carol Denvers, alias Captain Marvel.

D’un point de vue du pitch, en dire davantage serait une trahison pour tous les fans qui attendent ce mo(nu)ment. C’est donc pour cela que cet avis sera neutre, et ne contiendra aucun spoiler. Difficile pourtant de parler de ce film qui articule tout son scénario autour d’une question que tout le monde se pose : comment les Avengers vont-ils faire ? À cette question ouverte, et lourde de sens suite à la noirceur du précédent final, il fallait trouver une solution qui en justifiait les moyens du bord, voire encore plus puissante soit-elle. Or, à ce petit jeu délicat, on dirait bien que les scénaristes ont également claqué des doigts à leur tour pour la trouver. Car s’il ne suffisait que de cette idée (dont on ne dira rien), pourquoi finalement les six Avengers d’origine (et les autres camarades), se mettent-ils dans tous leurs états ?

Alors même si elle tombera vite à l’eau, ils réussiront comme par magie à emprunter un autre chemin pour y arriver, mais malheureusement tombé comme un cheveu dans la soupe, et bien trop incohérent pour satisfaire (surtout dans ses finalités), tandis qu’il s’appuie sur des facilités scénaristiques évidentes, lesquelles viennent contrecarrer toute l’épaisseur et solidité « d’Infinity War ». Ainsi, à plusieurs reprises, on ne peut que tiquer sur les raccourcis scénaristiques pris par l’histoire, bien que si on creuse un peu plus loin, d’autres raccourcis auraient pu être pris, mais raccourcissant considérablement la durée du film (ce qui n’aurait pas été mal en soi).

Qu’à cela ne tienne, une fois que l’on ferme les yeux sur le principe utilisé par les Avengers pour rameuter leur troupe et les milliards de vies disparues, celui-ci offre son lot de plaisirs indiscutables, forts de clins d’œil amusants, ludiques, émouvants et intelligents aux vingt-et-un films du MCU, et aux nombreux acteurs ayant foulé son tapis. On a ainsi littéralement l’impression de revivre certains moments forts de cet univers, utilisés ici avec une plus-value indéniable vis-à-vis de l’objectif premier des Avengers, à savoir le rassemblement. Une fois que nous sommes donc armés de nos œillères, il faut bien avouer qu’on se laisse prendre au jeu de cet « Avengers : Endgame », lequel trace sa route avec efficacité, et un irrésistible degré de démagogie par son regard dans le rétroviseur.

Comme s’était déjà le cas dans « Infinity War », cet épisode tente de donner de la consistance à ses personnages malgré les nombreux segments que l’on peut y rencontrer. S’il parvient à faire briller Tony Stark, Nébula ou Captain America dans ses lignes, il n’en est malheureusement pas le cas pour tout le monde. On regrettera ainsi le traitement de Thor, de Hulk, tout comme de Captain Marvel, alors que cette dernière était censée mettre des bâtons dans les roues de Thanos. D’ailleurs, sa rencontre avec les Avengers - certes brièvement vue dans une des scènes post-générique de « Captain Marvel » - manque ici clairement à l’appel, quand on sait en plus ô combien l’espoir et la force qu’elle suscite. De même, Thanos n’est plus ici que l’ombre de l’adversaire qu’il a pu être, faisant même maintenant office d’opportuniste et de grand méchant manichéen. Alors même si son écriture essaie de rétablir le discours tout aussi puissant et troublant qu’il l’avait eu dans « Infinity War », et tout en apprenant de ses erreurs, celui-ci semble bien trop écrit à la minute pour sonner juste, et être mature. C’est véritablement le gros point faible du film, soit celui de nous balancer des théories farfelues tellement vite emballés, ni vues ni connues, qu’on a l’impression qu’il se moque de nous. Mais d’un autre côté, la générosité qui en découle n’a pas de limites, et n’est que plaisir… Un mal, pour un bien, comme on dit.

« Avengers : Endgame » met indéniablement du temps à démarrer. Mais dès qu’il est dans son jus, on ne peut dès lors s’empêcher de le siroter. Les larmes parviennent aussi à se frayer un chemin dans ce gloubi-boulga de super-héros, alors que cela n’était pas, à priori, chose gagnée. Pourtant, à notre plus grande surprise, le film prône l’émotion à l’action. Cependant, n’ayez crainte, puisque le spectacle est total, tandis que la bataille finale vous fera vibrer sur votre siège de cinéma, même si les frères Russo n’ont pas inventé la poudre, et que leur cinéma n’est pas toujours lisible, mais bien bourré de fonds verts. Loin d’être harmonieux, le film s’apprécie également pour sa trame nostalgique et dramatique, laquelle n’est un secret pour personne, et encore moins pour le fan et fin connaisseur des comics.



Espace privé RSS

2014-2024 © CINECURE - Tous droits réservés
Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 5.0.11