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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Les critiques de Julien Brnl
American Nightmare 4 : les Origines / The Purge 4
Réalisateur(s) : Gerard McMurray
Article mis en ligne le 11 juillet 2018

par Julien Brnl

➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 04 juillet 2018

Signe(s) particulier(s) :

  • James DeMonaco, le réalisateur des trois premiers volets (aux succès instantanés, et toujours croissants) a laissé ici sa place à Gerard McMurray, tout en restant scénaristique et coproducteur, au même titre que Jason Blum ;
  • prequel revenant aux origines de la « Purge », soit la première expérience réalisée par le gouvernement américain afin de réduire la « criminalité » ;
  • après les écrans de cinémas, la saga débarquera à la télévision dans une série de dix épisodes coproduite par Blumhouse et Universal, et diffusée dès le 04 septembre prochain sur US Networks.

Résumé : Derrière chaque tradition se dissimule une révolution. Cette année, découvrez comment est née la « Purge ». Pour faire passer le taux de criminalité en-dessous de 1% le reste de l’année, les « Nouveaux Pères Fondateurs » des États-Unis testent une théorie sociale qui permettrait « d’évacuer la violence » durant une nuit, et cela dans la ville stratégique de Staten Island, isolée pour l’événement. Mais lorsque l’agressivité de tyrans rencontre la rage de communautés marginalisées, le phénomène va s’étendre au-delà des frontières de la ville test jusqu’à atteindre la nation entière...

La critique

Quand il n’y en a plus, et bien, il y en a encore. La saga « American Nightmare » (ou « The Purge » en version originale) revient en effet pour un quatrième épisode... Mais c’est bien connu, quand il n’y a plus d’idées, on revient aux origines ! Après l’abolition de la « Purge » (au terme d’un troisième épisode décevant), soit ces douze heures de nuit où tout type de meurtre est autorisé aux Etats-Unis afin de faire « le ménage » dans la société en éliminant les plus faibles et défavorisés, et ainsi bien arranger les poches du gouvernement, on découvre dans ce prequel comment est né ce grand moment annuel de violence légale...

Même s’il n’est pas le réalisateur de ce dernier projet, James DeMonaco le chapeaute tout autant, lui qui aura par exemple scénarisé l’entièreté de la saga. On retrouve dès lors dans cet épisode les grandes idées liées à l’existence de cette chasse à l’homme défavorisé, tout comme les fameuses sirènes qui résonnent au début et à la fin de l’événement, ainsi que les parties de cache-cache masquées en rue, si caractéristiques de la saga. Mais malheureusement, les origines de cette « purge » annuelle peine à nous convaincre.

Pour faire simple, ces origines reflètent assez bien l’actualité gouvernementale, au travers d’un système qui nous manipule de fond en comble afin d’obtenir ce qu’il souhaite. Car non, ce n’est ni la rage, ni la violence des minorités fragiles qui sont ici à l’origine de ce qui deviendra un massacre annuel sans précédent, mais bien la corruption, et le pervertissement des gros bonnets, obnubilés par l’argent.
Finalement, il ne s’agit pas dans cette purge d’éliminer la haine qui sommeille dans le peuple, mais bien d’éliminer la classe sociale la plus vulnérable et coûteuse pour l’Etat, elle qui joue évidemment le jeu sous l’appât du gain.

Si le scénario soulève ainsi des questions intéressantes, et un cercle des plus vicieux, il n’assume pas les conséquences de ces meurtres, sans parler des dégradations, et explosions en tout genre, qui doivent tout aussi coûter, notamment en assurance, que la population terrassée. En y regardant donc un peu de plus près, cette dystopie ne tient pas la route... Il n’y a de toute manière qu’à écouter les propos d’un Président des Etats-Unis aussi timbré que Trump pour se rendre compte de la supercherie mise en place on ne sait comment par « Nouveaux Pères Fondateurs de l’Amérique ».

Le film tente ainsi de nous faire croire en ses propos initiaux intéressants, en suivant d’un côté un groupe de victimes et un autre de dealers stéréotypés prêt à protéger leur territoire face aux meurtres opérés par autrui...

Situé sur l’île de Staten Island, ce premier test de « purge » nous révèle ainsi ses dessous manipulés, tandis que se déroule devant nos yeux un véritable combat de rue, alors que les « Nouveaux Pères Fondateurs de l’Amérique » (NFFA) s’empressent d’analyser la montée du phénomène en temps réel, et de reléguer à la presse le succès de leur démarche...

Sans légitimer ses origines, cette « purge » dénigre au plus haut point l’image de la population afro-américaine de l’île new-yorkaise de Staten Island, présentée ici comme un endroit rythmé par la violence, le trafic de drogues, le trafic de femmes, ou encore le trafic d’armes. Voilà qui ne risque pas d’y augmenter le tourisme... De plus, la réalisation du méconnu Gerard McMurray peine à instaurer un climat de tension, la faute à des personnages transparents, mais surtout à une action davantage destructrice qu’effrayante.

The Purge : The Island : Trailer HD VO st FR
The Purge : The Island : Trailer HD VO st FR
Pour faire passer le taux de criminalité en-dessous de 1% le reste de l’année, les « Nouveaux Pères Fondateurs » testent une théorie sociale qui permettrait d’évacuer la violence durant une nuit...
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