Synopsis :
De la France à la Chine, en passant par l’Allemagne et les Etats-Unis, le film ALPHABET remet en cause un système éducatif totalement axé sur la compétition et les résultats quantitatifs au détriment des capacités imaginatives. Prenant à témoin des experts en éducation tels que Sir Ken Robinson, un responsable de PISA ou le chercheur-pédagogue Arno Stern, Erwin Wagenhofer boucle avec ce film sa trilogie...

NB : ma note reflète plus la pertinence (ou l’impertinence) des questions que le film pose que les qualités « cinématographiques » d’un métrage trop scolaire (et c’est un comble !).

Il s’agit en effet du troisième documentaire d’Erwin Wagenhofer, après We Feed the World (2005) et Let’s Make Money (2008). Le premier nous offrait une analyse de la production de nourriture en masse, de l’élevage et des usines qui y étaient associés. Le deuxième traitait (l’année de la crise financière !) sur la circulation des capitaux au niveau mondial et l’inégalité de la répartition des richesses. Autant dire deux thèmes qui abordent des questions qui nous touchent à cœur : nourriture et argent, rapports à la nature et aux autres...

Ce troisième documentaire aborde ici la question de l’éducation et des modèles éducatifs centrés sur la performance et la compétition. la façon dont nous sommes éduqués construit non seulement notre identité mais notre rapport au monde et aux autres.

On ne sort pas indemne de ce film car il vient contester de plein fouet les modèles qui nous paraissent adéquats. J’ai vu ce film en vision presse en avril dernier alors même que l’on confrontait les résultats de nos enfants à l’aide du fameux PISA. Alors même que ce dernier a pour lui une apparence d’indépendance et d’impartialité, le film permet de de se rendre compte que le modèle performatif qui existe en sous-bassement de l’idéologie PISA est foncièrement inhumain, destructeur, formateurs d’une pensée et d’un mode de fonctionnement univoque au service d’une société vouée à la consommation et à l’uniformité de pensée.

Si le réalisateur dénonce comme dans les deux premiers, il nous fait découvrir des alternatives, certes fragiles et si rares mais qui ouvrent l’espoir d’autre chose, d’un printemps possible, fut-il utopique. Si l’école et le système éducatif sont bien des machines à broyer elle induisent dès lors à condamner, rejeter ne pas laisser place à ces alternatives ! On pourra dès lors se sentir bien impuissant. Souhaitons que le film puisse déjà faire de quelques-uns de ceux qui l’auront vu des « évangélistes » pour porter une parole de remise en question qui ouvrirait la porte à un espoir fou et utopique de changer le monde !

La bande annonce en VO
(NB : si l’on souhaite une version en VO sous-titrée, cliquer sur ce lien vers le site de Cinebe).