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Albert Dupontel
Adieu les Cons
Sortie du film le 09 juin 2021
Article mis en ligne le 15 juin 2021

par Julien Brnl

Genre : Comédie dramatique

Durée : 87’

Acteurs : Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié, Bastien Ughetto, Bouli Lanners...

Synopsis :
Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été forcée d’abandonner quand elle avait 15 ans.Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable.

La critique de Julien

Grand gagnant de la dernière cérémonie des César avec pas moins de sept récompenses, « Adieu les Cons » est une tragédie burlesque digne du cinéma de Albert Dupontel, une fois de plus très inspiré par une histoire écrite sur de nombreuses années, elle qui aborde avec comédie, poésie et réflexion une multitude de thèmes sociétaux (un brin trop peut-être, sans prendre de véritable position), qu’ils soient tabous ou fassent mal, lesquels en disent long sur le monde d’aujourd’hui, et ses aberrations, et tout cela sur moins de nonantes minutes de métrage, top chrono. Mais le plus remarquable dans son film, c’est sans doute de réussir à manier le fond comme la forme, toujours avec une empreinte d’auteur-gaffeur, amoureux de cinéma. Car « Adieu les Cons » transpire de cinéma, en témoigne la rencontre improbable entre ses trois formidables personnages principaux, profondément humains, ordinaires.

Alors qu’il met en scène un monde connecté de partout, mais certainement pas à l’importance des vrais sentiments, « Adieu les Cons » nous permet de suivre une intrigue intense, se déroulant seulement sur quelques heures. On y découvre alors Suze Trappet (Virginie Efira), une coiffeuse qui n’en a plus pour longtemps à vivre, laquelle va alors se mettre à rechercher son fils, accouché sous X alors qu’elle n’avait que 15 ans, sauf que son dossier n’a jamais été numérisé. Cette dernière, en véritable catalyseur de l’histoire, va alors solliciter l’aide par chantage de Jean-Baptiste Cuchas (Albert Dupontel), informaticien de génie aux services d’administration, lequel vient quant à lui de tenter de se suicider, en blessant malencontreusement l’agent administratif qui s’occupait du cas de Suze. Ayant assisté à la scène, elle lui proposera alors un marché, soit de lui rendra son ordinateur, qui contient la preuve de l’accident, à condition qu’il l’aide à retrouver son dossier. Prenant la fuite, les deux condamnés à tort se mettront alors en route pour une aventure rocambolesque, et particulièrement touchante, lesquels seront vite rejoins par Serge Blin (Nicolas Marié), travaillant aux archives départementales, et souffrant de cécité depuis que des policiers lui ont tiré dessus, lui qui a depuis développé une peur de la police... En l’espace de quelques heures, les trois acolytes de mission parcourront alors un itinéraire reflétant à la grande louche l’état du monde actuel, tel qu’on le façonne, mais tel qu’on le déconstruit aussi de ses valeurs, tandis que ses personnages vont, eux, les trouver...

Avec son cinéma singulier aussi distrayant, social, loufoque que dramatique, Dupontel utilise toutes les cartes de cinéaste qu’il possède en main pour nous livrer une fable au travers de laquelle il met en scène une histoire forte baignée de subtils plans très cinématographiques (dont seul lui a la recette), lui qui aime tant ses personnages, qui évoluent ici au travers de décors majoritairement filmés sur fond vert (8 mois de postproduction ont été nécessaires !), éclairés par une lumière délibérément saturée, afin de distancier au mieux de la réalité. Car bien que l’univers dans lequel le film s’inscrit se veut, certes, particulièrement cohérent avec la société actuelle, le ton de mise en scène, cocasse et clownesque dans ses péripéties, reflète bien quant à lui du cinéma tout autre. Mais l’impact émotionnel n’en est que plus fort, étant donné l’authenticité des propos, et l’attachement qu’on éprouve pour ces personnages.



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