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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Alan Rickman (2014)
A Little Chaos (Les jardins du roi)
Sortie le 1er juillet 2015
Article mis en ligne le 17 mai 2015

par Charles De Clercq

Synopsis : Artiste aussi douée que volontaire, Sabine De Barra conçoit de merveilleux jardins. En 1682, son talent lui vaut d’être invitée à la cour de Louis XIV, où le célèbre paysagiste du roi, André Le Nôtre, fasciné par l’originalité et l’audace de la jeune femme, la choisit pour réaliser le bosquet des Rocailles. Ce sera une pièce maîtresse des jardins, la salle de bal à ciel ouvert du nouveau palais que le Roi Soleil souhaite créer à Versailles pour éblouir l’Europe. Tout en donnant son maximum et en menant l’incroyable chantier pour terminer à temps, Sabine s’aperçoit vite qu’à la cour, le talent ne suffit pas : il faut aussi maîtriser l’étiquette et savoir naviguer dans les eaux troubles des intrigues. La jeune femme défie les barrières sociales et celles liées à son sexe ; elle noue même une surprenante relation avec le roi et gagne la confiance du frère du souverain, Philippe. Au-delà des interdits et des passions, au cœur d’une cour sur laquelle le monde entier a les yeux rivés, Sabine et Le Nôtre vont tout donner pour porter le rêve de leur vie malgré les obstacles...

Acteurs : Kate Winslet, Matthias Schoenaerts, Stanley Tucci, Alan Rickman.

Déjà sorti en France début mai, le dernier film d’Alan Rickman - tourné sur pellicule - va broder, en mode quasi shakespearien, une invraisemblable histoire d’amour sur fond de construction du Bosquet des Rocailles du château de Versailles. Il va nous proposer la rencontre d’André Le Nôtre (« notre » Matthias Schoenaerts !) avec un personnage fictif, romanesque, Sabine de Barra. Celle-ci, pure fiction donc, interprétée par Kate Winslet, est une architecte paysagiste à laquelle Le Nôtre demandera de superviser la création d’une salle de bal à l’extérieur du château.

Si l’on accepte d’entrer dans cette fiction, plus que la construction de la rocaille, le film explorera la relation amoureuse naissante entre Sabine et André, sur fond de rivalité avec l’épouse légitime, interprétée par Helen McCrory qui arrive à rendre son personnage intrigant et détestable à souhait. Le réalisateur se donne une place de choix, royale en quelque sorte en s’attribuant le rôle de Louis XIV qu’il arrive à rendre à la fois humain et ouvert à un think different !

Le film aurait pu développer soit l’aspect « technique » de la construction, soit la difficulté pour une femme de prendre sa place dans un monde et un métier masculins. Ici, il déploie son aspect sentimental, la relation naissante entre Sabine et André. Et, ne boudons pas notre plaisir, Kate et Matthias (avec des cheveux très longs) offrent ici un couple glamour et irrésistible, confronté à l’hostilité, l’incompréhension et aux règles de la Cour.

Au sujet de cette histoire d’amour, Kate Winslet précise : « Il ne s’agit pas seulement de la rencontre de deux grands esprits, mais de celle de deux âmes qui tombent sous le charme l’une de l’autre et se stimulent sur le plan créatif. Au fil de l’histoire, le public découvre la vie de ces deux être, passée et présente, et prend conscience qu’ils sont faits l’un pour l’autre, même si cela ne saute pas immédiatement aux yeux. » tandis que Matthias Schoenaerts ajoute : « La vision très différente de la nature, du jardinage et de l’aménagement paysager de Sabine est finalement très rafraîchissante pour Le Nôtre dont la manière de travailler est très mathématique (...). Mais lorsque cette femme entre dans sa vie personnelle et professionnelle, cela provoque quelque chose en lui : elle réveille sa créativité. Elle l’aide à redécouvrir cet aspect de lui-même. »

Si l’on accepte les défauts du film, si l’on à une âme fleur bleue, que l’on aime les histoires d’amour difficiles ou impossibles, alors on pourra craquer sans problème pour ce film... mais qui s’oubliera très vite. Si on attend une reconstitution historique, on peut passer son chemin, d’autant que l’usage de l’anglais sonne un peu faux à la cour de France. Certes, la langue est universelle et Ben Hur, par exemple, est aussi tourné dans la langue de Shakespeare mais dans le cas présent, et contrairement à ma « religion » (VO, version originale toujours !) je crois que l’on pourra privilégier la vision du film en version doublée en français !



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