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Les critiques de Julien Brnl
A Beautiful Day / You Were Never Really Here
Réalisatrice : Lynne Ramsay
Article mis en ligne le 28 novembre 2017

par Julien Brnl

➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 15 novembre 2017

Signe(s) particulier(s) :

  • Prix d’interprétation masculine à Cannes pour Joaquin Phoenix, et Prix du meilleur scénario à Lynne Ramsay ;
  • adaptation de la novella « You Were Never Really Here » de Jonathan Ames ;
  • « The Times » décrit ce film comme le « Taxi Driver » du XXe siècle. En effet, tout comme Travis Bickle, Joe est un vétéran de guerre torturé, devenu un tueur à gages implacable et brutal, marginal et solitaire. Alors que Travis sauve la prostituée Iris, Joe va sauver une adolescente victime d’un vaste réseau pédophile. La violence rappelle aussi celle du film de Scorsese, datant de 1976.

Résumé :La fille d’un sénateur disparaît. Joe, un vétéran brutal et torturé, se lance à sa recherche. Confronté à un déferlement de vengeance et de corruption, il est entraîné malgré lui dans une spirale de violence...

La critique

« A Beautiful Day » est un film d’ambiance, âpre et décontextualisé, dans lequel on suit le parcours d’un tueur à gages, hanté par ses démons du passé, le temps d’une mission qui va tout changer. Après « We Need to Talk about Kevin » (déjà adapté d’un roman), Lynne Ramsay appuie toujours plus sur la psychologie de ses personnages, offrant, pour l’occasion, un rôle en or à Joaquin Phoenix.

Reparti avec le Prix du scénario à Cannes, « A Beautiful Day » n’est pas un film que l’on va voir au cinéma pour se mettre de bonne humeur, ni pour les finalités de son récit, on ne peut plus classiques dans le monde polar... Bien au contraire, plutôt que de figer son film sur son histoire, la réalisatrice se focalise en très grande partie sur la seule psychologie de son personnage principal, Joe, au cours de sa quête, ce qui est en soit un angle cinématographique très original, et expérimental pour le spectateur. Et quand on sait que c’est l’immense Joaquin Phoenix qui prête ses traits à ce personnage, on ne peut, d’autant plus, que s’en réjouir.

Phoenix incarne ainsi un vétéran repenti en tueur à gages travaillant pour une organisation secrète (dont on ne saura pas grand-chose), et porte sur ses épaules tout la complexité d’un personnage écorchée, qui lutte contre ses souvenirs, faisant de lui l’être torturé qu’il est devenu aujourd’hui, et qui ne cessent toujours plus de l’enfoncer dans un état de violence. Pour s’en exorciser, il s’auto-flagelle, traque et tue au nom d’une colère qu’il ne peut canaliser. Joaquin Phoenix est tout simplement puissant dans son rôle, tantôt tendre envers sa mère et la jeune Nina (qu’il devra sauver), et, la seconde d’après, déterminé à enlever la vie, par des pratiques d’ailleurs assez glauques. Soit un anti-héros qu’il ne faut pas chercher, au risque d’avoir de sérieux ennuis, pour lequel la réalisatrice parvient pourtant à nous mettre en empathie, tant on comprend qu’il n’a pas souhaité tout cela...

Pour arriver à nous immiscer dans la psychologie de son personnage principal, et ainsi nous faire ressentir son mal-être amplifié, Lynne Ramsay utilise à bon escient une mise en scène très esthétique, renvoyant souvent à la notion de cauchemar éveillé, à l’aide de flash-back saisissants autour de la vie passé de Joe. La musique, les sons (dont des décomptes d’enfant) se vivent également comme une montagne-russe émotionnelle aboutissant souvent sur une explosion de colère redoutée. En d’autres termes, « A Beautiful Day » ne minimalise pas sur l’image et la psychologique que renvoient son personnage principal, pour alors nous offrir une œuvre noire et complexe, au départ d’un script plutôt conventionnel.

Bande-annonce :

You Were Never Really Here : Trailer HD VO st FR/NL
You Were Never Really Here : Trailer HD VO st FR/NL

Joe, un vétéran de guerre, n’est plus que l’ombre de lui-même. Travaillant pour le compte d’un ami détective privé, on lui confie la mission de retrouver la trace de la fille disparue d’un...
cinebel

Lien vers la critique de Cinécure



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