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Benjamin Lehrer
38°5 Quai des Orfèvres
Sortie du film le 12 juillet 2023
Article mis en ligne le 19 juillet 2023

par Julien Brnl

Genre : Comédie

Durée : 84’

Acteurs : Didier Bourdon, Caroline Anglade, Yann Papin, Pascal Demolon, Frédérique Bel, Artus, Thierry Desroses...

Synopsis :
Panique quai des Orfèvres ! Un tueur en série, surnommé le Ver(s) Solitaire, sème des alexandrins sur des scènes de crime, causant terreur et confusion. Clarisse Sterling, une jeune enquêtrice enthousiaste, se voit confier cette affaire sous la supervision du légendaire commissaire Keller. Armée de 200 g de chouquettes et d’un bel ananas bien placé, Clarisse doit jongler entre les bras cassés de la brigade criminelle et des énigmes tordues pour démasquer l’assassin... La mission impossible ne fait que commencer.

La critique de Julien

Comme quoi, les premières impressions sont (toujours) les bonnes ! Après la vision du premier film de Benjamin Lehrer, « 38°5 Quai des Orfèvres », on soupçonnait le metteur en scène d’être amoureux de l’humour à la façon des « Guignols de l’info », au premier degré, donc, bien que la satire et la dérision ne se soient jamais bien loin. Or, force est de constater que le jeune cinéaste a débuté sa carrière dans le merveilleux monde du latex de l’émission de télévision de Canal+ ! En effet, récompensé du Grand Prix au dernier Festival International du Film de Comédie de l’Alpe d’Huez, son premier long métrage est comédie parodique totalement décalée, qui ne cache aucunement ses inspirations, venues, d’une part, de « La Cité de la Peur » (1994) des Nuls (réalisé par Alain Berbérian), d’autre part du « Le Silence des Agneaux » (1991) de Jonathan Demme, mais également des films du trio américain ZAZ (les frères David et Jerry Zucker, et Jim Abrahams), spécialisé dans les parodies de films à succès.

On y suit alors les premiers pas d’une nouvelle recrue (Caroline Anglade) au sein de la brigade criminelle du 36, quai des Orfèvres, à Paris, laquelle va dès lors enquêter sur un tueur en série, surnommé le « Ver(s) solitaire », lequel laisse sur les corps de ses victimes des poèmes en alexandrin, extraits de comptines pour enfants. Sous la supervision du légendaire - et fétichiste de l’ananas - commissaire Keller (Didier Bourdon), Clarisse Sterling se fera aidée, tant bien que mal, par un lieutenant pas très vaillant (Yann Papin), ainsi que par un professeur et psychopathe interné (Pascal Demolon), aux allures ainsi du docteur Hannibal Lecter. Mais entre sa volonté de faire ses preuves, ou celle de suivre sa logique (Wikipédia) qui n’est pas du tout la même que celle du 36, il lui faudra faire un choix. Or, tout ne se passera pas exactement comme prévu pour Sterling (comme LE sterling, et non comme Clarice Starling)...

En ancrant son histoire dans le monde du polar, où il tente de respecter les codes du film policier, Benjamin Lehrer réalise ici un film loufoque et totalement barré, dans lequel il faut réussir à entrer pour l’apprécier à sa juste valeur, assumée. Car ce film ultra référencé est entièrement parodique, et part dans tous les sens, jusqu’à l’absurde, quitte à ne pas savoir ce que l’on va découvrir derrière les portes qu’ouvriront ses personnages, lesquels, souhaités charismatiques, drôles, décalés et touchants, se retrouvent embarqués dans des situations aussi grotesques, caricaturales qu’imprévisibles, dépeignant, par la même occasion, certains phénomènes de société et comportements humains. Porté par la sincérité à nulle autre pareille de son casting, dont Caroline Anglade qu’on suit quasiment en permanence - avec son sourire malicieux et son sérieux déconcertant à toute épreuve - et un Didier Bourdon qui n’a pas peur du ridicule, et qui aime les « likes » et les crépitements, « 38°5 quai des Orfèvres » n’est certainement pas un film qui fera l’unanimité, mais qui ose encore s’aventurer dans un genre qu’on ne voit plus, lequel rappelle indéniablement ici « Mais qui a tué Pamela Rose ? » du duo comique Kad et Olivier. Bref, il faut aimer cet humour, au risque de passer totalement à côté... À bon entendeur, donc.



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