Bandeau
CINECURE
L’actualité du cinéma

Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Ludovic Bernard
10 Jours Encore Sans Maman
Sortie du film le 26 avril 2023
Article mis en ligne le 4 mai 2023

par Julien Brnl

Genre : Comédie

Durée : 96’

Acteurs : Franck Dubosc, Aure Atika, Alexis Michalik, Annelise Hesme, Ilan Debrabant, Héléna Noguerra...

Synopsis :
Après son licenciement, Antoine, ancien DRH d’une grande enseigne de bricolage, a choisi de rester à la maison pour s’occuper de ses 4 enfants. Un nouveau travail qu’il effectue la plupart du temps seul, car sa femme Isabelle est très occupée par sa nouvelle activité d’avocate. Depuis deux ans dans la famille Mercier, les rôles ont donc clairement été inversés et Antoine commence à de moins en moins tenir le coup face à l’énergie que lui demande sa petite famille. Voilà pourquoi 10 jours de vacances à la montagne s’annoncent comme une aubaine pour le père au foyer qu’il est devenu. Hélas, une affaire inespérée pour le cabinet d’Isabelle tombe du ciel. Elle n’a pas d’autres solutions que de laisser Antoine partir 10 jours au ski seul avec les 4 enfants, et surtout : sans maman !

La critique de Julien

Trois ans après la sortie du premier opus ayant fédéré un peu plus d’un million d’entrées en France, tout juste avant le premier confinement, « 10 Jours Sans Maman », revient au cinéma, et même aux sports d’hiver, bien que hors saison. Le réalisateur Ludovic Bernard (ayant réalisé entre-temps deux épisodes de la saison 2 de la série Netflix « Lupin » avec Omar Sy) est d’ailleurs de retour aux commandes de ce film faisant ainsi suite à son remake d’une comédie argentine (« Mamá se Fue de Viaje » de Ariel Winograd), au même titre que l’entièreté du casting original. Et les rôles sont aujourd’hui inversés, puisque Antoine Mercier (Franck Dubosc) a été licencié de son post de DRH dans la grande enseigne de bricolage dans laquelle il travaillait, lui qui en convoitait le post de directeur, revenu à son collègue manipulateur, friqué et superficiel Di Caprio (Alexis Michalik). En plein « télétravail » (alors qu’il est devenu, en réalité, père au foyer), c’est lui qui s’occupe maintenant de ses enfants, et à plein temps, étant donné que son épouse Isabelle (Aure Atika), revenue de ses vacances avec sa sœur Audrey (Héléna Noguerra), est aujourd’hui nouvellement avocate. Mais alors qu’ils célèbrent le énième mariage d’Audrey, son nouveau et richissime mari, patron d’une chaîne d’hôtel, proposera à la famille Mercier des vacances à six, à Courchevel. Le rêve... ! Sauf qu’un appel de dernière minute viendra chambouler leurs plans, sur le quai de gare, alors qu’une affaire en or est proposée à Isabelle, qu’elle ne peut refuser... Bref, c’est ainsi que le « George Clooney du 84 » se retrouvera à cabotiner, seul, sur la neige, avec ses quatre enfants à dos, lequel tombera également sur Di Caprio, venu frimer et faire du repérage, de quoi solliciter l’orgueil d’Antoine, tandis qu’il se fera courtiser par Laura (Annelise Hesme), la mère nymphomane de la petite copine (de séjour) de son fils. C’est qu’on peut encore aujourd’hui être un père de famille usé cinquantenaire, sans emploi et plaire à la gent féminine...

On a très vite fait le tour de piste de « 10 Jours Encore Sans Maman », alors que Dubosc y est fidèle à lui-même, dans la peau de ce père dépassé par sa condition, se retrouvant une nouvelle fois au pied du mur. Pour sauver les meubles et les apparences de sa condition sociale, ce dernier ne trouvera d’autre idée, pour impressionner la galerie, que de citer le nom de sportifs français de haut niveau, mais que peu de personnes semblent manifestement connaître (Edgar Grospiron, Jean-Michel Bayle, etc.). Mais ses enfants, eux, sur lesquels il n’a pas d’autorité, lui rappelleront instantanément qui il est, se comportant toujours comme des bêtes de foire, même face aux moniteurs, ou dans la chambre d’hôtel, quitte à tout détruire, bien qu’il se rapprochera de sa fille Chloé (Violette Guillon), laquelle vit ses premiers émois amoureux...

Si vous êtes ainsi désireux, au sein d’un florilège même pas drôle de références attendues à des kilomètres à la ronde, de voir l’humoriste, acteur, scénariste et réalisateur s’adonner à des pitreries, à des chutes téléphonées, ou encore de vomir face caméra, alors on vous conseille de découvrir cette suite, tandis que Dubosc y brise le quatrième mur, en fixant ainsi à plusieurs reprises la caméra, jouant avec ses sourcils et ses yeux pour nous faire comprendre toute sa détresse. Pourtant, des mésaventures de son personnage naîtra une aubaine, laquelle devrait lui permettre de prendre sa revanche sur Di Caprio (Michalik, en surjeu total), qui lui, n’attend pas Antoine (vous avez la référence ?), et le pousse sans cesse dans le piège (et la neige), dans lequel il tombera à chaque fois. Mais au-delà de ladite situation dans laquelle Antoine Mercier se retrouve ici bien trop longtemps (les dix jours semblent une éternité), le film propose une lecture douteuse du couple de parents modernes en crise, alors qu’ils se laissent ici désirer, et papillonnent chacun de leur côté, comme si de rien n’était, avant de faire aussitôt machine arrière, au nom de leur amour, semble-t-il toujours intacte. Peut-on ainsi conclure sous un malentendu quelque peu provoqué ? La réponse est bien entendu - ici - un non, bien qu’on en doute, quant à la résolution fuyante et non assumée du film. Car tout ce beau monde se retrouvera, au final, à partager ici une bonne vieille fondue savoyarde, mettant de côté toute incertitude, et quiproquo...



Espace privé RSS

2014-2024 © CINECURE - Tous droits réservés
Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 5.0.11